Hugo Nys, licencié au Stade Toulousain Tennis Club depuis deux ans, a joué sa première finale de Grand Chelem au mois de janvier. Tout juste âgé de 32 ans, il est désormais 22e joueur mondial en double. Un niveau qui a demandé beaucoup de travail et de sacrifices à ce fils et petit-fils de tennismen.
Il a réussi à atteindre la finale du double de l’Open d’Australie. La carrière de Hugo Nys, joueur au Stade Toulousain Tennis Club (STTC) depuis 2021 et représentant Monaco, a pris un tournant au mois de janvier dernier. Le jeune homme de 32 ans a effectivement joué sa toute première finale en Grand Chelem. « Je n’ai jamais été aussi tendu de ma vie », plaisante Hugo Nys. Le joueur et son binôme Jan Zielinski, affrontaient Jason Kubler et Rinky Hijikata pour tenter de remporter l’Open d’Australie. Mais ils ont été battus en deux sets (6-4, 7-6) par les Australiens. « Quand j’y repense j’ai un pincement au cœur », révèle Hugo Nys qui rêvait « depuis 20 ans d’être sur ce court pour la finale et la gagner ».
« Je m’imaginais soulever la coupe quand j’étais petit », se remémore-t-il. Il ne se laisse pas pour autant abattre. « Ce serait dommage de se mettre au fond du trou parce que nous n’avons pas gagné. Au contraire, il faut construire là-dessus », considère le jeune homme qui « préfère voir le verre à moitié plein ». D’autant qu’il est désormais 22e joueur mondial en double grâce à cette accession en finale. Une montée au classement qui le rapproche un peu plus de son rêve : être numéro un mondial. « Il me reste encore 21 places. C’est une véritable montagne à gravir. Mais depuis deux ans, je bats des joueurs qui ont été à cette place. Je sais donc que c’est possible. J’ai ce qu’il faut dans ma raquette », assure le joueur.
Le tennis, Hugo Nys est tombé dedans quand il était petit. « J’ai commencé le tennis quand j’ai eu l’âge de tenir une raquette. Je devais avoir trois ans et demi environ », se souvient-il. Rien d’étonnant pour le fils d’un professeur de tennis, le petit-fils d’un ex-joueur de première série dans les années 1950, Francis Nys, et l’arrière-petit-fils d’un ancien vice-président de la Fédération française de tennis (FFT), Robert Nys. « Je suis né et j’ai grandi sur les courts. Me lancer dans le tennis était naturel, presque inné », constate Hugo Nys qui voulait rendre fière sa famille en jouant. Il tient toutefois à souligner : « Personne ne m’a forcé à faire du tennis ».
Une fois sa première raquette en main, il ne l’a donc plus lâcher avec l’objectif de devenir joueur de tennis professionnel. « Petit déjà, je disais que je voulais l’être », indique Hugo Nys. Lorsqu’il a son Bac en poche, le joueur n’hésite pas une seconde. Il se lance directement sur le circuit sans passer par la case études supérieures. Hugo Nys n’aimait de toute façon pas vraiment l’école. « Ce n’est pas ce qui me rendait heureux et me motivait le plus. Je n’étais pas un gros bosseur. Je faisais le minimum pour avoir 14 de moyenne et que mes parents soient contents et que je le sois également. J’ai toujours été compétiteur donc je n’aurais pas accepté d’avoir de mauvaises notes », confie le jeune homme.
S’il n’a pas de diplôme d’études supérieures, Hugo Nys a toutefois l’impression « d’avoir Bac +12 expérience de la vie », soit le nombre d’années qu’il joue en tant que professionnel. « Le tennis a été mes études. Depuis que j’ai 16 ans, je voyage seul dans le monde entier. Je dois organiser mes déplacements, réserver les vols et les hôtels. J’ai donc appris à m’organiser et à parler anglais aussi. Cela a été une super école de la vie », estime Hugo Nys. Mais le tennis lui demande également beaucoup de sacrifices. « Je vis dans ma valise », réalise le joueur qui habite à Bordeaux pour le moment, s’entraîne à Toulouse et parcourt le monde de compétitions en compétitions 38 semaines par an.
Le jeune homme voit donc très peu sa famille qui vit en Haute-Savoie, département dans lequel est né Hugo Nys. « Ce n’est pas facile. Être loin de ses proches, de sa copine et de ses amis d’enfance est un des plus gros sacrifices. J’ai raté trois mariages d’amis car ils tombaient pendant des tournois importants et j’aimerais voir plus souvent ma nièce qui est en Haute-Savoie », déplore-t-il. Heureusement, le joueur peut compter sur ses amis au Stade Toulousain Tennis Club. « J’ai une belle bande de potes à Toulouse », sourit Hugo Nys. Des amis avec qui il a remporté les Championnats de France par équipes pro A en 2021. « Nous allons faire de grandes choses ensemble », projette le jeune homme.
Après trois ans au Blagnac Tennis Club, Hugo Nys a rejoint le Stade Toulousain il y a deux ans. « Cela s’est fait naturellement », rapporte le joueur qui se sent désormais comme s’il était « à la maison » au STTC. Sa spécialisation dans les épreuves de double s’est également faite naturellement. « En 2017, j’ai été en demi-finale du double aux Masters 1000 à Monte-Carlo. Cela m’a propulsé dans les 100 meilleurs joueurs. J’ai ainsi pu accéder au monde du Grand Chelem. Je me suis alors dit que j’allais jouer la carte à fond pour le double », raconte Hugo Nys. Un choix qui s’avère payant puisqu’il compte quatre titres en double sur le circuit ATP, remportés sous les couleurs de Monaco.
Il joue depuis 2019 pour la principauté. « En 2013, Monaco m’a offert une structure d’entraînement, un appartement et des entraîneurs à un moment de ma carrière où j’avais besoin de soutien. J’avais 23 ans, je n’avais pas d’argent et j’étais 400e mondial. La contrepartie était de signer pour Monaco plus tard », détaille Hugo Nys. Sa base d’entraînement est maintenant à Toulouse. Il viendra d’ailleurs bientôt y habiter et pourra ainsi s’adonner à ses autres passions dans la Ville rose : le padel, le golf et… les boulangeries. « Cela fait une semaine que je suis rentré en France. Je mange beaucoup trop de pain et de croissants depuis. Il est temps que je reparte ! », plaisante le tennisman tout en bouclant sa valise pour se rendre au tournoi de Doha.
Commentaires