Dix ans après le crash de la Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence, plusieurs mesures de sécurité ont été adoptées pour prévenir de tels drames. Renforcement du suivi médical des pilotes, dépistages aléatoires et programmes de soutien psychologique figurent parmi les évolutions majeures.
Le crash d’un Airbus A320 de la Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 24 mars 2015, avait entraîné la mort des 150 personnes à bord. Comme l’a révélé l’enquête du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), le copilote Andreas Lubitz a profité de s’être retrouvé seul dans le cockpit pour faire plonger l’avion dans un acte suicidaire. Mais qu’est-ce qui a changé depuis cette date afin de renforcer la sécurité aérienne ?
Dans l’immédiat après-crash, plusieurs compagnies ont imposé la présence de deux personnes dans le cockpit en permanence. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a émis une recommandation en ce sens dès mars 2015. Cependant, la mesure engendrait elle-même un risque de sécurité en augmentant les flux dans le poste, et sa mise en œuvre n’était pas évidente. Elle a donc été abandonnée dès 2017 par plusieurs compagnies européennes.
À la suite de l’enquête du BEA, une dizaine de recommandations de sécurité ont été formulées. Elles portaient notamment sur le suivi psychologique des pilotes, le renforcement des contrôles médicaux et l’équilibre entre le secret médical et la sécurité.
Certaines mesures ont été mises en place, comme l’évaluation psychologique des pilotes avant leur prise de fonctions et l’instauration de tests de dépistage aléatoires d’alcool et de drogues. En 2018, l’Union européenne a adopté un cadre réglementaire obligeant les compagnies aériennes à proposer des programmes de soutien psychologique aux équipages.
L’accident a révélé des failles dans la détection des troubles psychologiques des pilotes. Andreas Lubitz avait consulté une quarantaine de médecins durant les cinq années avant son passage à l’acte, sans que son employeur en soit informé. En réponse, un référentiel aéromédical européen a été lancé en 2021 pour améliorer la traçabilité des certificats médicaux et assurer un meilleur suivi des pilotes.
Toutefois, la question de la confidentialité des dossiers médicaux demeure controversée. Certains syndicats et médecins craignent qu’un assouplissement des règles de secret médical ne dissuade les pilotes de consulter en cas de problème psychologique.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021, notamment sur les sujets en lien avec l’économie, l’aéronautique et le sport. Formé à l’ISJT, il a collaboré avec France-Guyane, TV Magazine, La Tribune et Freshr.
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