Devant “les dysfonctionnements du système de santé actuel”, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, souhaite prendre les rennes de sa réorganisation; elle demande plus de prérogatives régionales en matière de santé publique. Voici ses propositions.
Comme l’ont souligné de nombreux professionnels de santé, universitaires, directeurs d’hôpitaux et de centres de soin, Carole Delga estime le système de santé actuel est défaillant. Elle demande ainsi à l’Etat d’allouer plus de compétences en matière de santé aux régions “pour assurer un meilleur accès aux soins”.
Ses propos s’appuient sur les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui classait la France en première position des meilleurs systèmes de santé au monde en 2000. Vingt ans plus tard, notre pays figure entre la 15e et la 20e place de ce classement. D’autant que la crise sanitaire actuelle met en lumière des dysfonctionnements chroniques: “Les enjeux d’organisation et de moyens qui doivent être alloués aux hôpitaux et établissements de soin, la désertification médicale en milieu rural et le déséquilibre territorial, le manque de concertation avec les groupements hospitaliers de territoire et la souffrance au travail pour les professionnels de santé”, énumère la présidente de la Région Occitanie.
Elle met en cause le centralisme du système de santé, qui ne permettrait pas de prendre des décisions rapides et de proximité, prenant pour exemple la gestion des masques et des tests. Alors, comme cela a été le cas pour la gestion, l’entretien et la construction des lycées en 1982, la Région Occitanie demande un glissement de compétences, de l’Etat vers les régions, en matière d’aménagement sanitaire territorial.
Voici les quatre propositions de Carole Delga pour améliorer l’accès aux soins:
– L’élaboration d’un plan régional de santé, schéma directeur de l’aménagement sanitaire du territoire, avec une attention particulière sur l’articulation entre médecine de ville, hôpitaux de proximité et CHU ;
– La construction, l’entretien et l’équipement des CHU et des centres hospitaliers généraux, épicentre du maillage territorial de l’offre hospitalière ;
– La régulation de l’installation des personnels soignants (démographie médicale, zonage des professionnels libéraux / expérimentation du conventionnement différencié) ;
– La responsabilité de décider des ouvertures et des fermetures de filières de formations médicales et paramédicales, de fixer les quotas d’entrée dans ces formations en lien avec la recherche et les universités. Il est également demandé le transfert de l’immobilier des instituts de formation, souvent rattachés aux hôpitaux.
A ces mesures, la présidente de la Région Occitanie demande la réorganisation des Agences régionales de santé (ARS). Afin que ces dernières puissent être mobilisées sur leur mission première qu’est la coordination et la régulation, Carole Delga propose une gouvernance partagée entre la préfecture et la Région, et une place prépondérante donnée aux Départements et aux Communes.
Dans un même temps, la régionalisation du budget de la santé, ajusté en fonction des besoins locaux, permettrait “une véritable régulation territoriale”.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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