À la veille des vacances de Noël, le CHU de Toulouse fait le point sur la situation épidémiologique de la Covid-19. Les hospitalisations pour cause de coronavirus commencent à décliner mais les soignants redoutent un rebond en début d’année 2021. Tous les espoirs de maîtrise de la pandémie reposent maintenant sur une vaccination massive que le CHU appelle de ses vœux.
« Depuis quelques jours, nous sommes passés en-dessous de la centaine de personnes hospitalisées pour cause de Covid-19 au CHU de Toulouse », annonce Marc Penaud, le directeur général du centre hospitalier. Un recul timide de ce type d’admissions après qu’il a stagné à plus de 100 patients pendant 15 jours. Le pic ayant été atteint le 11 novembre dernier avec 200 malades du virus dans les différents services. Plus précisément, l’établissement de santé accueille en ce moment même 89 personnes atteintes du coronavirus, dont 21 sont encore en réanimation. Un chiffre qui vient alourdir le bilan de 1 700 hospitalisations depuis le début de l’épidémie.
« La situation épidémiologique est plus favorable que dans d’autres régions et même d’autres départements d’Occitanie », affirme Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Toulouse. Mais le médecin redoute la période des fêtes de fin d’année qui pourrait entamer son optimisme. Car « tout relâchement aboutit statistiquement à une reprise de la circulation du virus », précise-t-il.
Ce que confirme Chloé Diméglio, biostatisticienne au service virologie du CHU de Toulouse. Elle a modélisé plusieurs scenarii pour prévoir l’évolution de la circulation de la Covid-19, afin d’anticiper les besoins hospitaliers. « Si tout le monde respecte scrupuleusement les gestes barrière, nous estimons que le taux de positivité en Haute-Garonne passera quand même de 5% aujourd’hui à 10% en février, et 15% en mars », lance-t-elle. Et cela dans le meilleur des cas. Car si le relâchement est trop important, ces chiffres augmenteront proportionnellement.
Il faudra ensuite stabiliser ce taux de positivité. C’est là qu’intervient le vaccin. « En vaccinant 9% de la population toulousaine en trois mois, nous pensons pouvoir contenir le taux à 10% », s’avance Chloé Diméglio. C’est, pour elle, la seule manière de contrôler l’épidémie. Un avis que partage Jacques Izopet, chef du service virologie, pour s’adresser ensuite aux plus sceptiques : « Le vaccin est utilisé depuis plusieurs jours au Royaume-Uni et les premières données sont satisfaisantes. De plus, une publication scientifique vient de paraître dans la revue médicale “New England of Medicine” sur les dernières phases de tests. Et les résultats des essais cliniques confirment l’efficacité et la sécurité du vaccin. » Le rapport bénéfices-risques est sans appel pour le CHU qui invite donc à la vaccination massive, pour laquelle le centre hospitalier est prêt. « Les circuits d’approvisionnement sont en place et nous sommes équipés pour assurer la conservation des doses », précise le directeur général.
Vaccins qu’attendent avec impatience les résidents et personnels des Ehpad. « Certains établissements en sont à la troisième, voire quatrième vague d’épidémie. Au total, plus de 1 600 personnes âgées ont été infectées au sein des structures haut-garonnaises depuis le 17 octobre et nous avons recensé 193 décès », constate Hélène Villars, gériatre au CHU de Toulouse. Tout en précisant que 20 clusters sont encore actifs actuellement. À ce jour, seuls 15 établissements du département n’ont pas été frappés par la deuxième vague de Covid-19.
En attendant le vaccin, un nouvel appel à la responsabilité de chacun est lancé, particulièrement en cette période de déconfinement et de fêtes de fin d’année. Les soignants recommandent la plus grande prudence et la réalisation de tests de dépistage. Notamment dans un des drives du CHU (Purpan et Rangueil) qui resteront ouverts durant toutes les vacances, jour de Noël et du premier de l’an compris (de 8h à 13h). Le nombre de tests quotidiens devraient ainsi passer de 650 aujourd’hui, à 900 dans les prochains jours.
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