Dans son bilan épidémiologique, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie constate une forte hausse du nombre de cas dépistés de Covid-19. Un reconfinement n’est pas prévu pour le moment, mais la prudence est de mise, à l’heure où la région tente d’accélérer sa stratégie vaccinale.
L’Occitanie compte aujourd’hui environ 1 200 cas de Covid-19 dépistés chaque semaine. 1 339 hospitalisations sont en cours, dont 261 patients dans les services de réanimation. 85 % des lits de ces derniers sont d’ailleurs occupés, dont plus de 40 % par des personnes malades du Covid-19. Depuis le début de l’épidémie, 3 447 décès ont eu lieu en établissements de santé.
La situation en Occitanie se dégrade depuis une dizaine de jours, mais le taux d’incidence reste plus faible que dans d’autres régions de France. La région compte aujourd’hui un taux de 180 cas positifs sur 100 000 habitants. La tendance est assez générale sur tout le territoire, mais le Gard, l’Hérault, la Lozère et le Tarn-et-Garonne sont les départements les plus touchés. Toutefois, ces chiffres sont en partie liés à la remontée du nombre de dépistages, à hauteur de 200 000 tests par semaine. À noter que le variant britannique se développe très rapidement dans la région : il représente aujourd’hui 77 % des cas. Un reconfinement n’est pas encore prévu, mais l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie souligne l’importance du maintien des gestes barrière, des dépistages et des mesures d’isolement.
« La situation est inquiétante car, parallèlement, la pression sur le système hospitalier est déjà extrêmement élevée », souligne Pierre Ricordeau, directeur général de l’ARS Occitanie. Le nombre d’hospitalisations n’a pas baissé à la suite du deuxième confinement, comme cela a été le cas après le premier. Les indicateurs d’activité à l’hôpital sont donc quasiment identiques à ceux du pic de la première vague de la pandémie, au printemps 2020. L’ensemble de la région est passée au niveau 4 de la stratégie de mobilisation de l’offre de santé, ce qui a entraîné une déprogrammation de près de 40 % des opérations dans les hôpitaux.
Près de 850 000 doses de vaccins ont été administrées dans l’ensemble de la région depuis le début de la campagne. 10 % de la population globale a déjà bénéficié d’une première injection. Entre autres, ce chiffre représente 15 % des personnes ayant entre 65 et 74 ans et près de la moitié des personnes de plus de 75 ans. À noter que la cible vaccinale va s’étendre à toutes les personnes de plus de 70 ans à partir de samedi. En dessous de cet âge, seuls les professionnels de santé et les personnes présentant des comorbidités peuvent prétendre à la vaccination.
La forte progression des livraisons va favoriser une amplification des vaccinations d’ici l’été. Pfizer/BioNtech devrait livrer environ 100 000 nouvelles doses cette semaine, doubler ce chiffre en avril et atteindre les 275 000 doses livrées de façon hebdomadaire à partir de mai. « Nous entrons dans une période ou les vaccins seront de plus en plus disponibles », assure le directeur de l’ARS d’Occitanie. Des doses de vaccins Janssen devraient également être livrées dans la région à partir de la fin du mois d’avril.
« La sortie de l’épidémie passera par la vaccination », affirme Pierre Ricordeau. « Nous travaillons actuellement sur la mise en place de grands centres de vaccination dans plusieurs départements. Ils pourraient voir le jour courant avril », poursuit-il. L’objectif est de permettre l’utilisation de l’ensemble des doses disponibles. « Ces grands centres pourront assurer 2 000 vaccinations par jour », précise le directeur de l’ARS Occitanie. Les noms des grandes agglomérations qui accueilleront ces centres ne sont pas encore dévoilés, mais Toulouse pourrait être concernée.
Les hôpitaux publics et privés d’Occitanie ont accueilli 26 patients originaires d’autres régions depuis début mars : 24 en provenance de la région PACA et 2 d’Île de France. « Nous jouons le jeu de la solidarité nationale », affirme Pierre Ricordeau. L’effort devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. Pour autant, le nombre de transferts sera plus faible pour pouvoir supporter l’augmentation des cas de Covid-19 au sein même de la région.
« Près de 90 % des résidents en Ehpad ont déjà reçu une première injection de vaccin », annonce le directeur général de l’ARS Occitanie. Ce nombre élevé de vaccinations engendre une baisse significative du nombre de cas dans les Ehpad. Alors qu’ils étaient les plus touchés en termes de décès depuis le début de l’épidémie, la région comptait 17 décès de résidents la semaine dernière. Sachant que les pics les plus importants s’élevaient à plus de 160 par semaine. Toutefois, la vigilance reste de mise pour limiter tout risque de contamination lors de visites dans les établissements.
Alix Drouillat
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