En Occitanie, les autorités sanitaires craignaient d’atteindre un point de rupture des capacités de prise en charge des patients Covid en fin de semaine dernière. Avec un taux d’occupation de lits dans la région de 48% en réanimation, la vague d’hospitalisation liée à l’épidémie est moins forte que prévue mais reste préoccupante.
Les services hospitaliers d’Occitanie s’attendaient à être submergés par la quatrième vague. Le mardi 10 août dernier, les autorités sanitaires lançaient une alerte « lourde et grave » et prévoyaient d’atteindre un point de rupture, d’ici la fin de la semaine dernière. Avec 285 patients atteints de formes graves pris en charge dans des services de réanimation et de soins critique des CHU de la région (soit 48 % des lits disponibles), au lieu des 600 annoncés, la situation est finalement moins catastrophique que prévue.
Même si elle reste extrêmement préoccupante, pour le professeur Nassim Kamar, responsable de la cellule de crise de l’hôpital Rangueil. « Les simulations de l’institut pasteur étaient effectivement trop pessimistes et elles ont été réajustées, mais nous continuons de fonctionner au-delà de nos capacités habituelles. Car il ne faut pas oublier les activités non liées au Covid qui poussent énormément. Les places en réanimation sont chères et se trouvent parfois au prix de déprogrammations d’autres opérations », précise le responsable.
Hier, l’ensemble des hôpitaux d’Occitanie recensaient tout de même 1214 hospitalisations pour cause de Covid. Et, ce matin, le site de Rangueuil ne disposait que de deux ou trois lits de réanimations encore disponibles.
Néanmoins, les services hospitaliers de la région, qui ont déclenché le plan blanc le 4 août dernier, restent extrêmement vigilants. « Depuis quelques jours, le nombre de lits occupés par des patients covid reste stable. Si nous avons la chance d’atteindre un plateau et de ne pas franchir le point de rupture, tant mieux. Mais nous nous ne sommes pas tirés d’affaire. Surtout, avec la perspective du retour des vacances et le brassage de population que cela implique. Le pic de la quatrième vague est toujours estimé autour de 8 septembre », insiste le professeur Nassim Kamar.
Celui-ci rappelle également que près de 99% des patients pris en charge dans les services de vaccination sont non-vaccinés. Des patients parfois jeunes dont la moyenne d’âge se situe autour de 50 ans et dont l’indice de masse corporelle moyen est de 30. Soit près de 90 kilogrammes pour un homme adulte de 175 centimètres. « Nous voyons aussi beaucoup de jeunes femmes enceintes. Il ne faut pas oublier que la vaccination est essentielle dans la lutte contre l’épidémie. Or nous somme encore loin du compte sur ce plan », ajoute-t-il.
Depuis le début de la semaine dernière, 12 patients ont été évacués vers des régions moins touchés par l’épidémie. Notamment vers les Hauts-de-France et la région Grand Est. Au vu de la nouvelle situation et pour permettre à ces régions de porter assistance aux Antilles, en grande difficulté, les évacuations sanitaires depuis l’Occitanie sont désormais suspendues.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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