Alors que les blouses blanches de l’hôpital public sont en grève, ce jeudi 14 novembre, partout en France, les responsables de l’hôpital des enfants de Toulouse ont tenu à rappeler l’urgence de la crise qu’il traverse.
©Philippe SalvadorIls étaient une centaine de grévistes à s’être rassemblés devant les portes de l’Hôpital des enfants de Toulouse. À 13 heures, ce jeudi 14 novembre, une heure avant le départ de la grande manifestation des personnels médicaux fixé dans le quartier Saint Cyprien, ils ont tenu à rappeler l’urgence de leur situation. « Nous exprimons une préoccupation majeure, une réelle inquiétude à l’égard de la santé des enfants. Nous avons le sentiment de ne plus pouvoir assumer nos fonctions. Face à la dégradation de nos conditions de travail, tout le monde est mobilisé : du brancardier au chirurgien, de l’assistante sociale ou éducative au kinésithérapeute, de l’auxiliaire de puériculture au neurologue », annonce le professeur de neurologie Yves Chaix, l’un des deux chefs de service de l’établissement.
Ce mardi 12 novembre, tout en continuant d’assurer leur activité de soin, ces derniers ont démissionné de leurs tâches administratives : « Cela signifie qu’il n’y a plus de gouvernail au bateau, plus d’interface entre la direction et les 14 équipes présentes ici », précise le responsable.
Un hôpital âgé de vingt ans qui n’est plus assez grand pour accueillir une population en constante augmentation, des soins décalés faute de place, et un personnel épuisé et trop sollicité, dont le nombre d’heures supplémentaires explose, « ce qui peut donner lieu par exemple à des prescriptions erronées : ce sont toujours les enfants qui en pâtissent ».
C’est la faiblesse du plan hivernal qui a fait déborder le vase : « Les moyens ne sont pas à la hauteur pour que nous puissions faire face à une épidémie de bronchiolites ou de gastro. Et nous ne pouvons pas courir un tel risque. » Un courrier a été adressé à la direction du CHU qui doit rencontrer les chefs de service la semaine prochaine pour tenter de dénouer la situation.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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