Plus de 120 représentants du secteur social et médico-social d’Occitanie s’allient et publient une motion, s’estimant “oubliés du Ségur de la Santé”.
Dans une alliance inédite, plus de 120 représentants du secteur social et médico-social, qui se considèrent ”oubliés du Ségur de la Santé, alertent les autorités en diffusant une motion sur la difficulté à assumer leurs missions faute de personnels correctement rémunérés.
Dans cette motion qui porte sur les revalorisations salariales, le collectif rend compte de sa “forte désillusion”, indiquant que “les revalorisations accordées permettent tout juste d’atteindre la moyenne européenne des salaires du secteur de la santé” et parlent de professionnels “discriminés”.
“Démissions, pénurie de personnels, perte d’attractivité, les difficultés du secteur social et médico-social sont connues. Le récent Ségur de la Santé a permis la mise en place d’une revalorisation salariale qui ne touche malheureusement qu’une partie des personnels concernés. Le secteur privé à but non lucratif ou “privé solidaire”, prend chaque année en charge 2,5 millions de personnes en France. En Occitanie ce sont des centaines d’établissements et des milliers d’emplois qui permettent de soigner, accompagner, former et héberger des personnes fragiles ou handicapées”, rappelle le collectif dans la Motion.
Philippe Jourdy, délégué régional de la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires (FEHAP Occitanie), explique la situation : “Nous saluons les efforts consentis et la revalorisation de 183 euros nets par mois pour une partie du personnel soignant, seulement les établissements du médico-social, du handicap et du domicile n’ont absolument rien reçu. Cela concerne tout de même 55 000 salariés en Occitanie, toutes fédérations confondues. Une négociation est en cours pour 2022, mais nous sommes dans l’incertitude concernant les moyens exacts alloués”.
Ainsi, selon les statuts, une infirmière en établissement sanitaire bénéficiera de la revalorisation salariale, mais pas sa collègue exerçant dans une maison d’accueil spécialisée : une situation “ingérable quand les statuts peuvent être différents au sein d’une même association”.
Selon Philippe Jourdy, “ceux qui ont été applaudis ne sont plus du tout considérés. Je ne nie pas les mesures exceptionnelles qui ont été prises, mais beaucoup de salariés manquent à l’appel et les discussions en cours semblent s’enliser. Nos personnels sont en train de partir, et il faut savoir que le secteur n’a pas connu d’augmentation salariale depuis 15 ans. Nous rencontrons de grandes difficultés en terme de recrutement et d’attractivité des métiers”.
Le collectif relance donc ses revendications “pour ne pas être oublié” : “Nous sommes conscients des tensions budgétaires, mais je ne peux pas imaginer un secteur à deux vitesses avec des catégories de sous-salariés”, explique Philippe Jourdy.
Le délégué de la FEHAP Occitanie confie : “De mémoire de professionnel, on n’a jamais vu une telle mobilisation en Occitanie. Nous avons présenté notre motion au préfet, aux directeurs départementaux de l’ARS, aux conseils départementaux, et avons reçu un accueil responsable, intéressé, voire chaleureux. Nous poursuivrons notre mobilisation en septembre pour suivre l’évolution des négociations. A l’approche des projets de lois de financement 2022, il est nécessaire de prévoir un calendrier ; nous souhaitons un échéancier, et que nos revendications ne soient pas étouffées par une 4e vague de Covid”.
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