C’est une belle avancée dans le monde de la médecine. Un nouveau dispositif vient renforcer les techniques utilisées pour traiter la prématurité à Toulouse. Plus besoin d’avoir recours à une intervention chirurgicale pour soigner les malformations cardiaques.
C’est une minuscule baguette au bout de laquelle se trouve une sorte de petit ressort. C’est aussi une grande avancée médicale. « Elle concerne les bébés nés grands prématurés. Ils sont 20% à ne pas fermer le canal artériel à la naissance. C’est une petite communication entre les vaisseaux qui est obligatoire quand on est dans le ventre de la maman pour faire des circuits entre le placenta, les poumons, le cœur… Mais à la naissance, une fois que le bébé respire, ce canal est censé se fermer. Si ce n’est pas le cas, il peut, pour faire simple, inonder les poumons de sang, il faut donc le boucher. »
Le Dr Clément Karsenty, cardio pédiatre au CHU de Toulouse, est le seul du Grand Sud à pratiquer cette méthode. Là où il aurait fallu ouvrir le thorax du bébé pour faire un point, lui glisse un petit bouchon dans les veines. « Maintenant, nous pouvons passer par les vaisseaux, la veine fémorale du pli de la jambe. Nous montons jusqu’au cœur en nous guidant avec l’échographie de manière très douce et non invasive. Puis, nous déposons cet implant, ce petit bouchon qui va venir fermer le canal. »
Les grands prématurés sont des bébés « extrêmement » fragiles. « Ils nécessitent une prise en charge très spécialisée en néonatalogie », souligne de Dr Karsenty. C’est pour cette raison que la nouvelle méthode employée par le cardio pédiatre est une belle avancée. Le premier objectif des médecins est de minimiser au maximum les interventions sur ces nouveau-nés. Grâce à cette technique, une chirurgie lourde, qui pourrait entraîner des complications et une convalescence importante, peut être évitée.
Si cette méthode était déjà employée sur les adultes, le dispositif a dû être adapté. « Cette prothèse a été dessinée pour ces canaux de prématurés qui ont une forme un peu différente des autres. Elle a aussi été miniaturisée à l’extrême pour que l’on soit le moins invasif possible. » Enfin, le Dr Karsenty ne laisse pas de cicatrice après son intervention. « C’est comme une grosse piqûre, rien d’autre. » Une fois la prothèse déposée, une petite peau va se former autour, l’enfant et son cœur pourront grandir avec sans-souci.
C’est la deuxième fois que cette méthode est utilisée à Toulouse, mais le Dr Karsenty n’en est pas à son coup d’essai. Il pratiquait déjà cette intervention en région parisienne. « Fermer ce canal artériel peut représenter une intervention lourde, c’est pour cette raison que nous prenons la décision tous ensemble, entre médecins. Lorsqu’on explique tout ça aux parents, c’est toujours bien reçu. » En effet, l’univers surmédicalisé dans lequel les parents sont plongés dans ce genre de situation est inhabituel et inattendu. Il peut être effrayant, surtout lorsque l’on n’en a jamais entendu parler. « C’est important la vulgarisation, l’explication des choses. Ça peut être rassurant de se dire que la médecine avance. Les progrès font que, même si nous ne traitons pas la prématurité, nous sommes en mesure d’éviter certaines complications et d’améliorer l’enfant. »
Commentaires