Témoins d’une situation sanitaire alarmante, les médecins libéraux d’Occitanie soutiennent la décision d’Emmanuel Macron annonçant un reconfinement. L’Union régionale des professionnels de santé l’estime « inévitable et nécessaire ».
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« Les chiffres parlent malheureusement d’eux-mêmes, et les généralistes constatent une recrudescence des personnes infectées depuis quelques semaines », note Maurice Bensoussan, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Occitanie, médecins libéraux. « Il fallait le faire ! Le reconfinement était inévitable et nécessaire », estime-t-il. Les mesures provisoires prises jusqu’ici comme le couvre-feu ou la mise en place de jauges n’ayant pas été efficaces, il fallait passer à la vitesse supérieure selon le représentant URPS. « Ces restrictions ont rencontré beaucoup d’hostilité et se sont heurtées à des obstacles démocratiques. Chacun souhaitant préserver ses habitudes et ses activités. Mais aujourd’hui, c’est l’intérêt général qui doit primer », argue-t-il.
Les services de réanimation arrivant à nouveau à saturation, « une décision drastique était urgente ». Cependant, le nouveau confinement sera plus souple que le précédent. « C’est le fruit d’un équilibre risque-bénéfice », observe Maurice Bensoussan, pour qui l’isolement des populations est le seul véritable moyen de contrôle des contaminations. Les écoles, notamment, resteront ouvertes. Ce dernier comprend le compromis consenti par le gouvernement, mais il prévient : « Il faudra surveiller très attentivement, l’évolution du virus. Si dans une quinzaine de jours, la courbe n’a pas infléchi, il sera nécessaire de renforcer les conditions de confinement, et donc de fermer les écoles. »
Pour l’heure, les médecins libéraux se réorganisent afin de remettre en place des processus de prise en charge efficace : « Nous sommes en coopération avec les autres professionnels de la santé pour assurer, pour les cas les moins graves, un parcours ambulatoire des malades Covid-19. Cela permettra d’éviter les hospitalisations non nécessaires et la saturation déjà bien avancée des hôpitaux. » L’URPS demande également à ce que les pouvoirs publics se tiennent prêts à réactiver le maillage de centres de soins spécialement dédiés au coronavirus. « Si besoin, il faudra les rouvrir », termine Maurice Bensoussan, précisant que les médecins libéraux restent extrêmement engagés dans cette lutte contre l’épidémie : « Ils seront sur le pont ! »
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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