Après trois semaines d’ouverture, le vaccinodrome de Toulouse a trouvé la technique pour ne pas gaspiller de doses Pfizer : ne plus en préparer à partir d’une certaine heure.
Un petit jeu millimétré pour éviter le gaspillage. « Depuis 15 jours, nous ne jetons aucune dose le soir », assure Vincent Bounes, chef de service du Samu 31 et responsable du centre de vaccination. Le vaccinodrome de Toulouse, installé au Hall 8 de l’ex-Parc des Expositions sur l’île du Ramier, accueille 2 100 patients 7j/7 depuis le mercredi 7 avril.
Le risque, avec un tel nombre de personnes à vacciner, est de préparer trop de doses et de ne plus avoir personne à qui l’administrer. Vince Bounes se rappelle du flottement des premiers jours : « Il nous restait beaucoup de doses, nous ne voulions pas les gâcher donc nous avons passé notre temps à contacter des personnes éligibles, etc. Bref, une course pas possible ».
Initialement, les flacons sont prévus pour 5 doses. Les équipes de préparation se sont vite rendu compte qu’il restait assez de quantité pour en faire 2 doses supplémentaires. « Notre équipe a vraiment gagné en expertise, se félicite Vincent Bounes. Aujourd’hui, on arrive à récupérer une 7ème dose dans 9 flacons sur 10. »
Pour les 2 100 patients prévus dans la journée, le personnel ne prépare que 2 000 seringues, à cause de la trentaine d’absentéismes ou d’annulations imprévus dans la journée. Deux heures avant la fermeture du centre, soit vers 16h30, les doses ne sont préparées qu’en fonction des patients présents physiquement au centre et plus en fonction des personnes attendus.
Avec un temps de préparation de 5 à 7 minutes pour 7 doses par flacon, le temps d’attente est légèrement supérieur. « Nous préférons que les patients attendent 5 minutes de plus et qu’il y a rien à jeter le soir, reconnaît Vincent Bounes. Avec ce système, il ne nous reste peu de doses en fin de journée.»
Ces dernières doses, 5 par jour maximum, sont destinées aux personnels soignants éligibles et présents au centre. Vincent Bounes est, justement, dans sa semaine de rappel pour sa deuxième injection : « S’il reste une dose ce soir, je me proposerai pour la prendre, raconte le responsable du vaccinodrome. Il y a toujours quelqu’un dans l’équipe pour finir la dernière dose. J’ai déjà eu une première dose d’Astra Zenaca, je vais basculer sur Pfizer là. »
Face à la pandémie, le chef du Samu 31 ne voit qu’une issue possible : la vaccination de masse. « Toutes les solutions sont à prendre ! » s’exclame Vincent Bounes. Il est très favorable à l’idée d’ouvrir d’autres vaccinodrome dans la Ville Rose.
Selon le calendrier, la vaccination sera étendue le 15 mai pour les plus de 50 ans et mi-juin pour les personnes de moins de 50 ans. Le responsable du vaccinodrome émet quelques réserves : « C’est faisable humainement. Tout dépend de la quantité de dose qu’on recevra. »
Marie-Amélie MASSON
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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