Des étudiants en médecine critiquent les conditions sanitaires de l’organisation des examens à l’université Paul-Sabatier 3, à Toulouse.
Les élèves de Premier cycle à la faculté de médecine de l’université Paul-Sabatier 3, à Toulouse, s’apprêtent à passer leurs examens du 12 au 15 avril 2021. Du côté des 3e année du Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales (DFGSM3), plus d’une centaine d’étudiants revendiquent la tenue des examens à distance.
L’un d’eux fait part de son indignation face à ce qu’il considère comme de « l’acharnement de l’administration à organiser nos examens en présentiel » dans les conditions actuelles, la tenue des partiels impliquant « la réunion de près de 300 étudiants sur une semaine, en intérieur » alors que tout déplacement et rassemblement doivent être limités.
La nécessité de passer les examens in situ implique pour certains étudiants des déplacements inter-régions, ou encore la nécessité de partager des logements sur Toulouse le temps des épreuves.
Concernant les derniers partiels de janvier, « nous étions répartis sur plusieurs salles mais les distances entre les élèves de devant et de derrière n’étaient pas suffisantes », raconte l’étudiant. « Durant les pauses, tous étaient à proximité. Les examens se passant sur tablettes, cela ne justifie pas de devoir se déplacer ».
La situation est complexe, et les universités tentent de développer des stratégies pour faire face au virus. La vice-présidente de la Commission formation et vie universitaire à la faculté, Fabienne Alary, indique que « le décret du 2 avril 2021, ainsi que la circulaire du 3 avril 2021 permettent dans des conditions très réglementées aux étudiants de santé de passer leur examen en présentiel. Cette disposition est en effet assortie de mesures sanitaires très strictes, conditions que bien évidemment la composante Santé de l’université s’est engagée à respecter puisqu’il y aura 7 salles et amphis dédiés ».
Aurélie (prénom d’emprunt), l’une des étudiantes du DFGSM3, avance que « certains élèves présents aux examens en présentiel en janvier ont attrapé le Covid durant leurs stages (effectués dans les hôpitaux de Toulouse juste après la session d’examen) alors qu’ils travaillaient en service greffe ou cancérologie. Ce n’est pas seulement notre santé qui est en jeu mais également celle des personnels de la faculté qui encadrent nos compositions, celle de nos familles, et celle des patients que nous sommes censés soigner ».
Fabienne Alary avance que la décision de réaliser les examens en présentiel dès que cela est possible « est largement répandue dans la communauté universitaire et ceci en dépit d’une organisation plus complexe des examens en ces temps de crise sanitaire. Le choix des examens en distanciel n’aurait fait que retarder la date des examens et aurait largement impacté leur stage clinique à venir, ce que ne souhaitaient ni les étudiants ni les enseignants ».
Fabienne Alary assure que les responsables d’année, ainsi que le doyen de la Faculté de Purpan ont échangé avec les représentants étudiants pour leur transmettre toutes les informations nécessaires. Selon elle, il faut « rassurer les étudiants et leur famille : les études scientifiques depuis le début de la Covid ont toutes démontré le moindre risque de contamination lors du passage des examens en présentiel que lors de notre vécu au quotidien ».
Alors, est-il possible d’organiser les examens dans les universités de Toulouse en garantissant le maximum de sécurité pour les étudiants et le personnel ?
Parmi les mesures mises en place à l’université, un centre de dépistage de la Covid est ouvert depuis le 4 mars 2021 sur le campus sciences de Rangueil. Si l’institution affirme qu’enseignants et personnels administratifs sont « extrêmement présents pour soutenir les étudiants », ces derniers disent se sentir inquiets, impuissants, « désespérés d’être délaissés » par leur université et parlent d’un « manque de considération et d’empathie sidérant » de la part de l’institution. « Certains d’entre nous ont perdu des membres de leur famille à cause du Covid, d’autres sont en souffrance psychologique face à l’isolement, vivent des périodes de grande précarité ou ont carrément décroché », explique Aurélie.
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