« Et nous ? » demandent, à Toulouse, les professionnels des secteurs sociaux et médico-sociaux, exclus du Ségur de la santé. À l’appel de la CFDT, des travailleurs du handicap ou de la petite enfance, de l’accueil d’urgence ou de l’aide à domicile manifestent, ce mardi 12 janvier, pour être tous logés à la même enseigne.
« À travail égal, salaire égal », scandent des professionnels du handicap, du grand-âge ou de la petite enfance, de l’accueil d’urgence ou de l’aide à domicile réunis, ce mardi 12 janvier, devant l’Agence régionale de santé Occitanie. Agents territoriaux et salariés d’établissements sociaux et services médico-sociaux, ils réclament les mêmes revalorisations salariales que leurs collègues de la fonction publique hospitalière. Ceux-ci bénéficient en effet d’une prime mensuelle de 183 euros, suite aux accords du Ségur de la Santé, signés en juillet dernier. « Il y a une inégalité de traitement criante. Une aide-soignante est aujourd’hui mieux payée dans un Ehpad public que dans un foyer d’accueil, une auxiliaire puéricultrice gagne davantage dans une maternité que dans une crèche. Pour des tâches identiques », illustre Florence Karbowski, secrétaire générale adjointe du syndicat CFDT Santé Sociaux en Haute-Garonne et en Ariège. Elle prédit « une fuite des professionnels du secteur médico-social et une baisse de la qualité de la prise en charge des usagers ». Et revendique donc des effectifs suffisants.
Associés au mouvement, les professionnels de l’aide à domicile attendent, eux, la concrétisation d’une promesse signée en février 2020. Un avenant à leur convention collective qui leur permettrait d’augmenter leur salaire minimum de 15%. Mais la crise sanitaire est passée par là et l’accord n’est pas appliqué, faute de financements. « Ministères, collectivités locales, employeurs publics, organisations patronales… Tout le monde est satisfait, mais personne ne veut payer et chacun se renvoie la balle. Il n’y a pas de pilote dans l’avion », rapporte Florence Karbowski. Elle insiste sur la nécessité de renforcer l’attractivité de ces métiers, notamment ceux du grand âge. « Ils sont aujourd’hui occupés en majorité par des femmes et les salaires y sont déjà d’un quart inférieurs à la moyenne. Ce sont, en majorité, des emplois à temps partiel, aux conditions précaires, où les arrêts de travail sont nombreux et la pénibilité non-reconnue », dépeint la déléguée CFDT. « Ces personnes exercent au plus près de la population. Il est temps de les placer sur un pied d’égalité ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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