TRANSPARENCE. Associations et acteurs du territoire attendent des précisions au sujet de l’incident intervenu le 19 octobre sur le site de la centrale nucléaire. EDF annonce qu’il apportera bientôt des éléments de réponse.
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Fin novembre, la commission d’information locale de la centrale de Golfech tiendra une réunion exceptionnelle. À l’ordre du jour : l’indicent survenu le 19 octobre dernier. Alors qu’était mise en service l’installation de dégazage du réacteur numéro 1, des rejets d’éléments radioactifs supérieurs à la norme autorisée ont été enregistrés pendant deux minutes. «Du fait de la durée limitée du rejet, cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur le personnel, sur l’environnement et sur la sûreté de l’installation», assure l’Autorité de sûreté nucléaire, informée de cet incident par EDF comme le veut la procédure. Malgré tout, cet épisode a soulevé plusieurs questionnements qui seront ainsi évoqués par les services de l’État, EDF, des élus, les chambres consulaires ou encore des associations environnementales.
«Nous souhaitons savoir quels gaz ont été rejetés et comprendre pourquoi les détecteurs alentours n’ont signalé aucun impact», explique Jean-Pierre Duffau, représentant de France Nature Environnement au sein de la commission. Des interrogations partagées par la Crirad, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité. L’organisme civil, qui surveille également les centrales nucléaires, n’a lui-même pas pu recueillir de données suffisantes et demande donc des précisions. «Le communiqué d’EDF (publié le 24 octobre, ndlr) ne contient aucun élément permettant d’apprécier la gravité de l’incident. Rien n’est précisé : ni le débit du rejet, ni l’activité volumique atteinte, ni la nature des produits radioactifs, ni l’origine du dysfonctionnement, etc.», regrette la Crirad.
«Nous souhaitons savoir quels gaz ont été rejetés»
Des incertitudes qui devraient être levées prochainement par EDF, promet Frédéric Piquet, responsable de la communication du site : «Nous sommes tenus à une obligation de transparence au quotidien sur l’activité de la centrale. Les données seront donc communiquées dans le cadre légal, comme il peut même nous arriver de le faire ponctuellement à des personnes en faisant la simple demande.» Selon le quotidien “Sud-Ouest”, le collectif Sortir du nucléaire envisage en tout cas de déposer plainte «s’il s’avère que la procédure d’alerte n’a pas été correctement réalisée».
En attendant, l’opérateur d’électricité assure avoir tiré les conséquences de cet événement. «Il s’agit de rejets supplémentaires infimes intervenus dans le cadre de manœuvres d’exploitation de la centrale. Nous sommes les premiers responsables de la sécurité de l’installation. Suivant notre principe d’amélioration continue, nous saurons nous montrer encore plus vigilants», conclut Frédéric Piquet.
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