TREMPETTE – La gym suédoise, les transats et la grande roue, c’est bien. Mais quand le thermomètre s’affole, qui n’a jamais rêvé de pouvoir faire un saut dans la Garonne ? À Toulouse, la baignade est interdite et il y a de bonnes raisons à cela.
À Paris, en 2024, ce sera l’année des Jeux olympiques. Mais ce sera aussi la première année où la Seine sera ouverte à la baignade. En tout cas, c’est ce que promet la municipalité, satisfaite de sa première expérimentation de zone de baignade dans le canal de l’Ourcq. En attendant, nous à Toulouse, nous avons des brumisateurs, face à la Garonne, où la baignade est interdite. C’est vraiment trop injuste !
Pour ouvrir une zone de baignade, il faut que la municipalité se manifeste en début d’année auprès de l’Agence régionale de santé et de la Préfecture. Elle doit dresser le profil de la zone choisie, anticiper les risques et envisager des mesures pour les réduire. Ce genre de démarche a permis l’ouverture du lac de la Ramée aux nageurs depuis 2016. Mais pour la Garonne, c’est plus compliqué.
Comme l’explique Marie-Hélène Mayeux-Bouchard, adjointe au maire en charge des fleuves et canaux : « Trois conditions doivent être assurées pour permettre la baignade : la qualité de l’eau, la sécurité et le nettoyage des berges et du plan d’eau, avec des coûts associés importants. »
Si la mairie prend en charge ces frais pour quelques manifestations sportives, le reste du temps, la baignade n’est pas surveillée et « des analyses sont réalisées très ponctuellement, mais ne sont pas représentatives de la qualité sanitaire permanente de l’eau de baignade. »
Tant pis pour nos envies de plongeon. Mais peut-on au moins tremper un orteil dans la Garonne, sans risquer d’en voir pousser un autre ? Pour le savoir, nous avons interrogé Jean-Marc Vacher, ingénieur d’étude sanitaire au service santé environnement de l’ARS : « L’eau de la Garonne peut être proche de la qualité de la baignade quand il y a un grand beau temps », admet l’expert. « Par contre, quand il y a des pluies, il y a des pollutions en amont qui se déversent dans le fleuve. »
Des pollutions constatées grâce à la présence des « témoins de contamination fécale » que sont les entérocoques et les bactéries Escherichia coli. Lorsqu’un égout déborde ou qu’un cours d’eau fréquenté par des troupeaux rejette des excréments dans la Garonne, ces particules signalent aux chercheurs que l’eau est polluée. Cela ne signifie pas forcément qu’elle contient des éléments pathogènes, mais mieux vaut ne pas prendre de risque et se contenter des brumisateurs.
Michael Ducousso
La rédaction
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