PARTAGE – Cet été, une vingtaine d’enfants issus de milieux défavorisés ont pu partir à la campagne, à la mer ou à la montagne, grâce à la générosité de plusieurs familles de Haute-Garonne qui les ont accueillis quelques jours. Une initiative orchestrée par le Secours populaire pour ne pas laisser de côté ceux qui ne peuvent pas s’offrir de congé.
Adé, petite fille de six ans aux longues tresses noires, franchit la porte des locaux du Secours populaire, les bras chargés de ses valises et de paquets. Des grands sacs en plastique débordent un chapeau à paillettes, des peluches, des jouets… « Tu ramènes tout ça ? Tu as été gâtée ! » lui lance en l’accueillant d’une bise Sylvie Moulin, bénévole au Secours populaire de la Haute-Garonne. La fin des vacances a sonné pour Adé, mais la fillette a le sourire aux lèvres. « J’ai vu la mer, et même des requins ! » lance-t-elle pour raconter ses deux semaines passées dans une famille de l’Aveyron.
Comme elle, une vingtaine d’enfants ont pu quitter le cocon familial grâce à l’opération ‘’Copain de vacances’’ du Secours populaire. « Des familles se portent volontaires pour accueillir pendant au minimum dix jours des enfants de six à dix ans qui n’auraient pas pu partir », explique Sylvie Moulin, une des bénévoles référente de l’opération. Le but est de leur offrir « une bouffée d’oxygène », poursuit-elle. Car « la plupart des enfants qui partent grâce à ce dispositif sont issues de familles que nous suivons à l’association. Elles n’ont pas les moyens de s’offrir des congés ou n’ont pas la culture des loisirs. Parfois, confier leurs enfants permet aussi aux parents de prendre un petit boulot temporaire ». Selon l’Observatoire des inégalités, aujourd’hui en France, un enfant sur trois est en effet privé de vacances.
« Pour moi, c’est une action de solidarité directe. Et les enfants c’est précieux »
Avec ‘’Copains de vacances’’, les parents s’acquittent d’une participation d’une soixantaine d’euros auprès du Secours populaire. Ce dernier rend visite à la famille d’accueil bénévole pour s’assurer que les conditions de confort et de sécurité sont réunies. La famille hôte assure, quant à elle, les dépenses du quotidien et choisit librement les activités durant le séjour.
Cela fait désormais deux étés que Martine, 63 ans, ouvre les portes de sa maison à Dylan et Zoé, neuf et sept ans. Ces deux frères et sœurs originaires de l’Aveyron n’avaient jamais quitté le cocon familial jusqu’à l’année dernière. Chez Martine, à Montesquieu Volvestre, au sud de Toulouse, « on a joué, fait de la piscine, cueilli des fruits, donné du pain au canard… On est aussi partis en Espagne », racontent-ils avec un grand sourire. Cette ancienne nourrice, maman de trois enfants, a profité de son départ à la retraite pour se lancer dans cette action. « Quand les enfants sont partis, ça a fait un vide dans la maison… On ne fait pas tous partie de clubs de retraités », glisse-t-elle en souriant. « Pour moi, c’est une action de solidarité directe. Et les enfants c’est précieux. » Une expérience à laquelle elle tient puisqu’elle accueille aussi deux petites filles pour les vacances de février. Avant, peut-être, de renouveler l’expérience une troisième fois avec Dylan et Zoé, qui la considèrent désormais comme « leur mamie ».
Devenir hôte
Les familles peuvent se manifester auprès du Secours populaire en janvier ou février prochain. Elles doivent, soit avoir des enfants elles-mêmes, soit s’engager à en accueillir deux afin qu’ils aient des compagnons de jeu pendant leur séjour.
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