Comme devant l’école de la Maourine de Toulouse, ce lundi 13 septembre, plusieurs manifestations de parents d’élèves émaillent cette rentrée des classes : tous se mobilisent contre le manque d’enseignants, d’accompagnants pour les élèves handicapés ou d’animateurs périscolaires.
« Nous voulons que nos enfants aient un avenir », lance Rebecca Delpy Béhin, présidente des parents d’élèves de l’école de la Maourine, à Toulouse. Ce lundi 13 septembre, elle a organisé un rassemblement devant l’établissement pour protester contre le manque d’effectifs. En effet, un enseignant manque toujours à l’appel dans une classe à double niveau CE2-CM1. Ses élèves ont dû être répartis dans d’autres classes. « Outre le fait que cela soit contraire au protocole sanitaire en vigueur, cela va faire prendre du retard aux élèves. Et les enseignants auront des classes surchargées… Les parents sont aujourd’hui inquiets et démunis », résume Rebecca Delpy Béhin, qui déplore également qu’il n’y ait pas encore d’enseignant titulaire dans la classe de CP-CE1 de la Maourine.
Le Snuipp-FSU 31, syndicat majoritaire dans le premier degrés, a été alerté de situations similaires dans une trentaine d’établissements scolaires toulousains, lors de la semaine de la rentrée. « Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu davantage. Seul le rectorat a les chiffres exacts et il ne les communique pas », indique Alexia Seguin, la co-secrétaire de l’antenne haut-garonnaise du syndicat. Selon Mathieu Sieye, le directeur académique, il n’y aurait plus, à ce jour, qu’une douzaine d’écoles pour lesquelles « la situation n’est pas encore stabilisée ». Il a annoncé dans un premier temps l’embauche de 68 contractuels pour palier le manque d’effectifs. « Les formations continues ont aussi été suspendues pendant tout le mois de septembre, pour qu’il y ait davantage d’enseignants dans les classes », ajoute Alexia Seguin. Puis, la semaine dernière, 25 nouveaux recrutements de contractuels ont été annoncés, « pour pouvoir assurer le dédoublement des classes de grande section dans les Rep+ (réseaux d’éducation prioritaires) et ainsi tenir la promesse présidentielle », souffle la syndicaliste. « Cette rentrée est exceptionnelle à plus d’un titre. Une telle situation, c’est du jamais vu ».
À l’école de la Maourine, il manque aussi trois accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). « Cela met à mal l’accueil de ces enfants », constate la présidente de la FCPE. Là encore, le problème est récurrent sur l’ensemble de la région académique. Celle-ci a annoncé la semaine dernière que le problème devrait être résolu d’ici la fin du mois, grâce au recrutement, pour l’académie de Toulouse, de 150 nouveaux AESH.
De leurs côtés, les Accueils de loisirs associés à l’école (Alae), qui accompagnent les enfants durant les périodes périscolaires, ont vu leurs effectifs fondre en cette rentrée 2021. En application stricte de la loi Peillon de 2016, la mairie de Toulouse a décidé de faire passer le taux d’encadrement d’un animateur pour 10 élèves à un pour 14 en maternelle et de un pour 14 à un pour 18 en primaire. Ce qui fait dire à Rebecca Delpy Béhin qu’ « il n’est plus question ici de pédagogie mais de garderie ».
Commentaires