Promoteurs, organismes d’habitat social et entreprises du BTP, les acteurs de la construction de l’agglomération de Toulouse en appellent aux élus afin qu’ils relancent la délivrance de permis de construire. Selon eux, cela générerait des milliers d’emplois, tout en assurant la formation des plus jeunes.
Le secteur de la construction fait partie des moins impactés par la crise sanitaire : « Nous n’avons pas perdu de clients. Il y a toujours des habitants, des investisseurs ou des institutions qui cherchent à acheter. Le paradoxe, c’est que nous n’allons bientôt plus avoir grand-chose à leur vendre », prévient Stéphane Aubay, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers Occitanie-Toulouse Métropole. Son constat est sans appel : le nombre de biens mis à la vente aura chuté de moitié en trois ans, passant de 9 700 en 2017 à 4 500 prévus en 2020. Et parallèlement, les besoins ne sont pas couverts, puisque 42 000 demandes de logements sociaux sont en attente, près de 12 000 personnes souhaitent investir dans l’immobilier locatif neuf et l’on compte 15 000 nouveaux arrivants dans l’agglomération chaque année. « Il y a donc une pénurie de produits à leur proposer, dont la conséquence est une augmentation des prix de la pierre, alors même que nous sommes en pleine crise économique », résume le représentant des promoteurs.
Selon lui, les raisons de cette baisse de l’offre de logements ne tiennent pas qu’au contexte sanitaire actuel : « À l’approche des dernières municipales, la délivrance des permis de construire par les collectivités locales avait fortement ralenti. Parce que l’urbanisme est devenu un enjeu électoral et que les citoyens acceptent de moins en moins que l’on construise près de chez eux », observe Stéphane Aubay. L’appel que lancent aujourd’hui les acteurs de la construction est ainsi adressé aux institutions locales, afin qu’elles rouvrent le robinet des autorisations. « Nous ne demandons pas d’argent, juste des permis de construire ! » insiste-t-il. Le secteur, qui représente 50 000 emplois dans l’agglomération, peut en générer des milliers d’autres, car « un logement vendu correspond à deux emplois, direct et indirect. Nous pouvons grandement participer à la relance économique, tout en assurant la formation des plus jeunes », affirme Stéphane Aubay. D’après ses prévisions, au rythme actuel, les chantiers commenceront à se raréfier à Toulouse dès le mois de mars prochain.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteurÀ lire aussi sur le même sujet :
Actualités en continu - Actualités
Commentaires