BÊÊÊÊH. Ils arrivent ! De plus en plus de communes ou d’établissements de l’agglomération toulousaine, font appel à des moutons pour entretenir leurs espaces verts. Comment expliquer cette invasion d’ovins ?
Des moutons en pleine ville, devant un centre hospitalier, ou pour entretenir les voies de la SNCF. L’image peut paraître saugrenue, mais elle est de plus en plus commune. « En France, l’augmentation des zones dédiées à l’écopâturage est exponentielle ces dernières années », lâche Vincent Bourrel, cofondateur d’un observatoire dédié à cette technique d’entretien, avant d’ajouter : « Toulouse n’était pas forcément en avance, mais commence à s’y mettre ». La municipalité de la ville rose, mais aussi Cugnaux, Saint-Jean et dernièrement l’Oncopole ont troqué leurs tondeuses contre des moutons. Pourquoi cette méthode ancestrale revient-elle au goût du jour ? C’est l’une des conséquences de l’entrée en vigueur le 1er janvier dernier de la loi Labbé. Celle-ci interdit aux collectivités d’utiliser des produits phytosanitaires dans les espaces publics. « Cela force à réfléchir autrement et l’écopâturage est une alternative intéressante », explique le spécialiste qui croit avant tout à un « phénomène d’entrainement ».
« Il y a trois ans, l’idée d’avoir des moutons pour tondeuses, c’était plutôt une blague entre mon collègue et moi », raconte Jean-Michel Godard, responsable des travaux d’aménagement à l’IUCT Oncopole. « Et puis, nous avons vu que c’était possible ». Mais avant de laisser les moutons brouter les sols, « il est nécessaire que les propriétaires des terrains se posent certaines questions en amont », explique Vincent Bourrel qui gère également un organisme conseil en écopastoralisme. Il faut, par exemple, déterminer le périmètre de l’expérimentation, choisir les races des animaux, les équipements adaptés ou encore se renseigner sur les réglementations sanitaires.
Après réflexion, l’IUCT Oncopole a finalement sauté le pas et accueille depuis mi-avril et jusqu’au mois d’octobre, cinq moutons. Ces ovins appartiennent à une race protégée de la vallée de Castillon en Ariège et entretiennent à eux seuls trois hectares de terrain. « En plus de l’aspect écologique, cela nous revient moins cher de ne pas utiliser de tondeuse et les moutons sont autonomes et indépendants », explique Jean-Michel Godard. L’intervention humaine n’est nécessaire que si les animaux ont l’air d’avoir un problème « dans ce cas nous appelons leur propriétaire, qui vient alors en urgence voir ce qu’il se passe ».
Mais cela ne serait pas les seuls pouvoirs des “moutondeuse” : « ils permettent aux patients en soin chez nous d’avoir un lien avec la nature ». Les résidents de l’Oncopole seraient ainsi moins stressés depuis l’arrivée de leurs colocataires laineux. Même les salariés de la structure se prendraient au jeu : « ils sont en train de leur chercher un nom », s’amuse Jean-Michel Godard.
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