Plusieurs personnalités d’Occitanie figurent dans la longue liste des personnalités françaises que les services de renseignements marocains auraient ciblés via le logiciel espion Pegasus.
Journalistes, militants associatifs, hommes et femmes politiques… La liste des personnalités dont le numéro de téléphone a été ciblé pour être potentiellement attaqué par le logiciel espion Pegasus continue de s’allonger. Un annuaire impressionnant établi, selon le consortium de média qui a révélé les informations de l’organisation Forbidden Stories et d’Amnesty International, par les services de renseignements marocains, clients de l’entreprise israélienne NSO Group, qui commercialise le désormais fameux logiciel.
Si l’on ne sait pas encore si tous les téléphones présents sur la liste ont véritablement été infectés par Pegasus, celui-ci permet en tout cas de collecter toutes les informations qui s’y trouvent (messages, photos, mots de passe…) et d’écouter les appels, déclencher l’enregistrement audio ou le suivi de géolocalisation.
Et au vu de l’éventail très large de personnalités ciblées, la curiosité des services de renseignements marocains est sans limite. En effet, aux côtés du président Emmanuel Macron, dont un des téléphones aurait été sélectionné par le Maroc en 2019 pour être potentiellement attaqué, c’est l’ensemble du spectre politique français qui est concerné.
Dans cette liste d’un gros milliers de noms concernés par le projet Pegasus, plusieurs sont originaires d’Occitanie. C’est le cas, par exemple, de Nicole Belloubet, ancienne ministre de la justice, ciblée au même titre que la moitié des membres du gouvernement d’Édouard Philippe auquel elle appartenait alors. L’ancienne rectrice de l’Académie de Toulouse, adjointe au maire de Pierre Cohen et vice-présidente du Conseil régional d’Occitanie, n’a pas encore réagi à sa présence dans l’affaire Pegasus.
Contrairement à Philippe Martin, président du Département du Gers et ancien ministre de l’écologie de 2013 à 2014, qui n’a pas caché son étonnement ainsi que son incompréhension. Contacté par la Dépêche du Midi, ce dernier assure avoir “cru à une blague” quand il a appris, par la presse, que son nom figurait dans la liste. “Je n’ai aucune relation avec le Maroc, je crois même que je n’ai jamais mis les pieds dans ce pays”, précise-t-il avant d’indiquer qu’il ne comptait pas, pour l’heure, porter l’affaire en justice.
Autre personnalité de la région dont le numéro de téléphone aurait été ciblé par le Maroc : Robert Ménard, maire de Béziers, dans l’Hérault, proche du Rassemblement National. Interrogé par la cellule investigation de Radio France, Robert Ménard avance l’hypothèse de ses anciennes fonctions de président de Reporters sans frontières pour expliquer sa présence sur la liste. Il explique ainsi avoir effectué de nombreux voyages au Maroc pour y soutenir la presse indépendante.
Commentaires