Suite aux agressions de soignants et aux actes de vandalisme qui ont eu lieu à Toulouse et dans la région, l’Union régionale des professionnels de santé Occitanie dénonce les violences des “antivax” et regrette un climat délétère.
Le siège de l’ordre des infirmiers en Haute-Garonne, une pharmacie à Montpellier, ou des centres de vaccination… Ces deniers jours, les agressions de personnels soignants et les dégradations se sont multipliées à Toulouse et dans la région. Des actes de violence que l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Occitanie « dénonce avec force » et appelle à condamner « avec la plus grande sévérité ». « Ce genre de nouvelles me rendent fou furieux. J’espère que la police fera son travail et que les responsables seront punis. Et, si possible avec des travaux d’intérêt général. Il faudrait pouvoir les envoyer dans les services hospitaliers retourner les patients Covid en réanimation », fulmine Jean-Christophe Calmes, médecin généraliste président de l’URPS médecins-libéraux Occitanie, qui qualifie les auteurs de ces actes de « minorité agissante extrémiste et sans cerveau ».
Au-delà de l’émotion suscitée par les événements, le président de l’URPS s’inquiète surtout de l’impact sanitaire que représentent les attaques envers les centres de vaccination. Comme ce fut le cas à Saint-Céré et à Saint-Orens-de-Gameville où 3500 doses de vaccins ont été détruites. « Ce sont autant de personnes dont les injections prennent du retard. C’est un perte de chance pour eux face à la maladie mais aussi pour l’ensemble de la population. Car, en retardant la vaccination, on prend le risque de saturer les hôpitaux et de devoir déprogrammer d’autres soins. Il ne fait pas oublier que l’on ne meurt pas seulement du Covid mais aussi de ce retard d’accès au soin causé par l’épidémie. Tout cela est d’autant plus incompréhensible que la vaccination n’est pas obligatoire en France », alerte Jean-Christophe Calmes qui déplore également les dérives complotistes qui animent, selon lui, les antivaccins. « Ce qui circule sur les réseaux sociaux, c’est du grand n’importe quoi. En France, il y a eu 34 accidents sur 50 millions d’injections. Le risque n’est pas plus important que celui d’être foudroyé par un éclair en se promenant dans Toulouse ».
Si un certains nombre d’incidents sont à relever dans les centres de vaccination, la situation est plus apaisée au sein des cabinets de vaccination. « Nous avons quelques patients antivaccin ou qui sont simplement inquiets des bruits qui circulent sur les réseaux sociaux. Mais le lien que nous entretenons avec eux est différent. Nous bénéficions d’un rapport de confiance fort qui nous épargne les tensions et l’agressivité et nous permet d’instaurer le dialogue. Nous pouvons prendre le temps de les rassurer et de ramener à la raison ceux qui sont atteint par le virus complotiste », se félicite Jean-Christophe Calmes.
Pour lui, si le Pass sanitaire a pu susciter des réactions houleuses, il reste un élément utile et efficace au service de la campagne de vaccination. « Le Pass sanitaire est plus utile sur le plan pédagogique que sur le plan sanitaire. Il permet de mettre les gens qui ne se vaccinent pas face à leur propre responsabilité. Les non-vaccinés se mettent eux-mêmes en retrait de la solidarité nationale et il faut qu’ils l’assument. Avec, en plus, des conséquences minimes : être privés de certains plaisir comme aller au restaurant. Il faut être conscient qu’il n’y pas de liberté solitaire », conclut-il.
Commentaires