Chef d’entreprises et investisseur avisé, ce Toulousain de confession juive s’est engagé, depuis quelques années, pour sa communauté. Président de la radio associative Kol Aviv et vice-président du consistoire, il reste un fervent défenseur de la République et prône l’ouverture d’esprit et celle des cœurs. Etat d’esprit idéal pour commenter l’actualité de la ville rose.
01/ Surpopulation en milieu carcéral
Dans un premier temps, cela signifie qu’il existe plus de délinquance que ce que prévoyait la République. Ensuite, la surpopulation ne permet pas une bonne réinsertion car, trop nombreux, les détenus ne bénéficient pas d’un suivi régulier et efficace. Certaines peines pourraient être aménagées pour éviter que les petits délinquants, enfermés, ne deviennent des grands. Le bracelet électronique deviendrait un substitut à l’enfermement pour éviter que des jeunes ne soient broyés par le système carcéral, mais encore faut-il que la justice ait les moyens de faire du cas par cas. Pour finir, il faudrait construire de nouvelles prisons et surtout, rénover celles existantes car les conditions de détention y sont inacceptables, les détenus restent des hommes et doivent être traités comme tels.
02 / La Laïcité : le défi du vivre ensemble
À l’heure où nous fêtons le 109e anniversaire de la loi séparant l’Eglise de l’Etat, je pense que la laïcité est encore le ciment de notre société. Elle permet aux Français d’évoluer dans un même environnement, se retrouvant autour de mêmes valeurs même s’ils sont de religions ou d’origines différentes. La religion doit rester dans le domaine du privé : je suis juif à la maison et Français en dehors. Mais l’ignorance révélant l’agressivité, je pense qu’il serait bon d’enseigner à l’école l’histoire et le mode de fonctionnement de toutes les religions, pour que la différence ne fasse plus peur, et cela sans prosélytisme aucun. Le législateur et le politique doivent prendre en considération les évolutions de la société.
03 / L’avenir de TLT
La diversité des médias locaux est fondamentale car plus de voix s’expriment et plus la démocratie peut exister, les débats contradictoires nourrissent la réflexion. Mais la Dépêche du Midi détient un tel monopole… Tous les concurrents potentiels qui ont, un jour, tenté de s’implanter sur Toulouse ne sont plus là pour le raconter ! Cependant, je confesse la lire tous les jours ! Je sais que la presse locale ne se porte pas bien et peut-être que le modèle des capitaux participatifs est une piste, car le marché des annonceurs est déjà capté. Je crois même que les pouvoirs publics sont légitimes à intervenir, à aider les médias locaux par des subventions ou, indirectement, par des baisses de taxes, en jouant sur la fiscalité et les avantages sociaux.
04 / La grève des étudiants de l’Université Toulouse-Jean Jaurés
Plusieurs revendications sont présentes. D’abord, celle de la dénonciation de l’austérité budgétaire pour laquelle le président de l’établissement Jean-Michel Minovez les soutient. Je ne comprends pas alors pourquoi les étudiants le décrient, lui qui affiche une position de gauche, plutôt sociale. Mais je pense surtout que ce n’est pas aux étudiants de mener ce combat, tout en sachant qu’ils sont le baromètre du mal-être de notre société. Je comprends qu’ils aient peur d’entrer dans le monde du travail pas forcément prêt à les accueillir. Ensuite, celle de la mort de Rémi Fraisse (Sivens). Je soutiens leur colère car j’ai ressenti la même. Mais il faut accepter les règles de la démocratie, la violence ne résout rien.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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