Bien qu’il ne soit pas issu du monde agricole, Arthur Boulet vient de remporter le titre du meilleur jeune berger de France, lors du dernier salon de l’Agriculture. À 23 ans, il veut transformer cette vocation tardive en véritable engagement dans la filière du mouton.
Évaluation de l’engraissement d’agneaux, manipulation et tri de brebis, choix d’un bélier, reconnaissance des races… Les moutons n’ont aucun secret pour Arthur Boulet. Sélectionné pour représenter l’Occitanie au concours du Meilleur jeune berger de France, l’étudiant de 23 ans, inscrit au Centre de formation d’apprentis agricoles (CFAA) de Lacapelle-Marival dans le Lot, a remporté le titre lors de la finale nationale le 24 février dernier au Salon de l’Agriculture.
Cela ne fait pourtant qu’un an qu’Arthur a réellement découvert le monde rural. Originaire d’Ayguesvives, à côté de Toulouse, il se décrit plutôt comme un citadin. « J’ai passé un bac agricole, au lycée d’Auzeville, sans trop savoir quoi faire. Alors j’ai commencé à travailler dans la restauration à Toulouse. Cela m’a permis d’être indépendant mais je ne m’épanouissais pas dans ce milieu stressant et éprouvant. »
C’est un concours de circonstance qui l’amène à découvrir le Lot. « Avec des amis, nous avons repris l’auberge du Gouffre de Padirac. En une saison, j’ai à la fois compris que ce serait ma dernière expérience en restauration, mais aussi que c’était au contact de la nature, que j’étais le plus heureux », lance-t-il. Arthur Boulet retourne donc vers l’agriculture et décide de passer un Certificat de spécialisation (CS) ovin.
Alors que sa formation se termine en avril, le berger se voit déjà éleveur. « J’ai eu un coup de cœur pour l’animal et pour cette vie au rythme des saisons. Il y a beaucoup de travail mais c’est de la bonne dépense physique, très valorisante. » Conscient de la situation du monde agricole, Arthur Boulet espère contribuer à redynamiser une filière en train de se perdre et remettre en avant un mode de production sain.
Son projet est presque tout tracé : « Éleveur est une profession d’astreinte, alors avant de m’installer, d’ici trois ans, j’ai envie de voyager pour découvrir d’autres façons de travailler. » À son retour, l’essentiel sera de vivre et exercer son métier sur le même lieu, peu n’importe où. « Le titre de meilleur jeune berger m’ouvrira des portes. Mais le plus important, c’est qu’il m’a montré que j’avais ma place dans ce milieu dont je ne suis pas issu. »
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