Lors du conseil municipal qui a eu lieu ce vendredi 29 novembre, Jean-Luc Moudenc a fait état, entre autres, de ses dernières mesures sécuritaires. Un clin d’œil à ses potentiels électeurs de la droite dure selon l’opposition.
Un conseil municipal un peu particulier s’est tenu ce vendredi 29 novembre. Il s’agissait du dernier de l’année, voire de la mandature actuelle, puisque de l’aveu du maire de la ville, « il ne se passera pas grand-chose durant celui de janvier ». Ce qui a donné aux débats, des allures de campagnes électorales. Parmi l’inventaire des projets municipaux menés par la majorité, le déploiement de la vidéosurveillance.
« Aujourd’hui, 400 caméras sont installées sur le territoire communal, à raison de 10 à 15 par an », fait état Olivier Arsac, adjoint en charge de la sécurité. « Nous avons respecté nos engagements. Mais les forces de l’ordre et les maires de quartiers demandent à ce que le maillage soit intensifié », renchérit Jean-Luc Moudenc, qui a fait voter l’implantation de 50 unités supplémentaires.
Une augmentation de rythme considérée par l’opposition comme purement électoraliste. « Afin de satisfaire la droite dure », lance Pierre Lacaze, président du groupe communiste. Attaque que le maire de Toulouse met sur le compte d’une posture inconfortable avec le sujet : « Depuis toujours, l’opposition affiche un refus dogmatique dans ce domaine. Par cet argument facile, elle cherche juste à ne pas perdre la face, car ils savent très bien que les Toulousains sont satisfaits de la vidéosurveillance. »
Jean-Luc Moudenc assume donc son côté sécuritaire, notamment en faisant voter l’équipement de la police municipale de pistolets à impulsion électrique. Une mesure qui fait suite aux 30 blessés recensés en 2018 dans les rangs des forces de l’ordre lors d’intervention sur le terrain via Allô Toulouse.
« Toutes les patrouilles en seront désormais munies pour assurer la sécurité des agents, mais aussi celle de leurs potentiels agresseurs puisqu’il s’agit d’un outil intermédiaire qui évite l’utilisation d’une arme de poing », note Olivier Arsac. Une montée en puissance de la police municipale que Pierre Lacaze ne juge pas comme une garantie de meilleure sécurité.
« Pas plus que votre arrêté anti-bivouac dont vous êtes si fier », lance à son tour François Briançon, président du groupe socialiste, après que le maire ait fait le compte-rendu de l’opération : 33 tentes ont été enlevées, 61 procès-verbaux dressés, trois ménages ont été hébergés (centre d’accueil, hôtel ou famille), quand sept adultes et sept enfants ont quitté le territoire. « Aujourd’hui, il n’y a plus de tentes sur l’espace public », précise l’édile fièrement.
Une pluie de chiffres qui n’impressionne pas Pierre Lacaze qui accuse Jean-Luc Moudenc de ne pas savoir ce qui se passe dans sa ville : « Si vous la connaissiez, vous sauriez qu’il y a encore 12 tentes au Mirail, une à Empalot et 12 au port de l’Embouchure. Et autant de gens à prendre en charge. » « Difficile quand on supprime 5 % de subventions aux associations dont c’est la mission », renchérit Isabelle Hardy, présidente du groupe Génération.s, socialisme et écologie. Passant outre les allégations de ses détracteurs, Jean-Luc Moudenc estime qu’il a tenu ses engagements de campagne.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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