19 ans après l’explosion de l’usine AZF, des risques industriels planent encore sur Toulouse. Le groupe municipal Archipel Citoyen demande aux services de l’État une réelle transparence sur le sujet.
Non loin de l’ancienne usine AZF, plusieurs sites présentent encore des risques industriels à Toulouse © DRComme chaque année depuis 19 ans, les commémorations de l’explosion de l’usine AZF sont aussi l’occasion de rappeler les risques technologiques industriels qui planent encore sur Toulouse. C’est dans ce sens que le groupe d’opposition municipale Archipel Citoyen a écrit, il y a quelques jours, au préfet de Haute-Garonne pour lui demander d’établir une liste de tous les sites soumis à déclaration, stockant des combustibles, du nitrate d’ammonium et tout produit détonant.
« Le constat est que, depuis 20 ans, les leçons du drame n’ont toujours pas été tirées. Il y a besoin de plus de transparence de la part de l’État sur le sujet, bien au-delà du cas de Toulouse. Beaucoup de sites, et pas uniquement ceux classés Seveso, sont encore potentiellement dangereux », explique Antoine Maurice.
Sans réponse de la part de la préfecture, les élus archipéliens ont alors contacté la Direction régionale environnement aménagement logement (Dreal), sans plus de succès. « Notre démarche vise non seulement à ce que les habitants soient informés sur la présence de sites dangereux, mais également sur la manière dont ceux-ci sont contrôlés et surveillés. Or, il s’avère que les moyens consacrés par l’État en la matière ne cessent de diminuer », poursuit Antoine Maurice, qui pointe aussi du doigt la position de juge et partie des préfectures.
À Toulouse, les cas emblématiques de ces menaces explosives sont les fameuses ballastières, quatre étangs artificiels proches de l’Oncopole, dans lesquels reposent 5000 tonnes (une étude de 2002 évoquait dix fois plus) de nitrocellulose depuis la Première Guerre mondiale. Depuis de nombreuses années, les élus locaux de tous bords tentent d’obtenir la dépollution de la zone, qui appartient à l’armée, au-dessus de laquelle passera le futur téléphérique Téléo.
En 2017, le Premier ministre Bernard Cazeneuve s’était engagé à lancer des travaux en 2022. « Mais depuis, le gouvernement actuel a fait savoir qu’il ne financerait pas la dépollution, c’est une évolution malheureuse et inacceptable », regrette l’élu écologiste. D’autant que, pour ce dernier, l’argument répété par les autorités selon lequel la présence d’eau annihilerait tout risque d’explosion est fortement remis en cause par « les impacts du changement climatique déjà ressentis au niveau local qui pourraient entraîner l’évaporation de l’eau ».
Si un large consensus politique règne sur la question des ballastières au niveau local, ce n’est pas forcément le cas pour tous les sites. « Il y a par exemple sur l’île du Ramier, une usine d’ArianeGroup, classée Seveso seuil haut, qui poursuit et développe ses activités avec des substances dangereuses. Et il ne me semble pas avoir entendu la majorité actuelle sur le sujet », lance Antoine Maurice.
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