Le barreau des avocats de Toulouse annonce son soutien aux magistrats et aux personnels de justice engagés dans un mouvement, débuté il y a deux semaines, qui dénonce les conditions “dégradées” d’exercice de la justice.
Le barreau des avocats de Toulouse a officiellement déclaré son soutien, ce mardi 14 décembre, aux magistrats et aux personnels de justice qui pointent du doigt, depuis près de deux semaines, les conditions “dégradées” dans lesquelles ils exercent leurs métiers.
Le barreau de la ville rose dit partager « le constat d’un manque criant de moyens humains et matériels (chez les magistrats, greffiers et avocats, ndlr), dénoncé depuis de nombreuses années par la profession d’avocat ». Il réclame aujourd’hui à ce que le Gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat aident « enfin » la France à se doter « d’une justice moderne et de qualité comparable à celle de nos voisins européens ».
En effet, 3 000 magistrats originaires de tous les territoires de France ont signé une pétition dans laquelle ils s’insurgent contre l’état actuel de la justice dans le pays. « Les décisions rendues au nom du peuple français interviennent après un processus judiciaire insatisfaisant pour le justiciable : une justice à la fois chronométrée, trop lente pour répondre aux besoins et parfois sans effets réels, faute de fonctionnaires de greffe pour notifier les décisions, faute d’éducateurs et de personnels suffisants dans les services publics pour en assurer le suivi », expliquent plusieurs syndicats d’avocats dans un communiqué.
Dans la poursuite de ce mouvement, les professionnels de la justice demandent que des magistrats et fonctionnaires de greffe soient recrutés, et que leurs statuts soient revalorisés. Comme ce qu’il s’est passé dans le secteur de la santé. « En France, pour 100 000 habitants, nous comptons trois procureurs, 11 juges et 34,1 “personnels non juge” (incluant les fonctionnaires de greffe), alors que la médiane européenne se situe à 11 procureurs, 18 juges et 60,9 “personnels non juge” », détaillent les syndicats.
De plus, ils exigent que le budget alloué à l’aide juridictionnelle soit augmenté, pour que la défense soit « digne » et non plus atteinte « par la course déshumanisante à la rentabilité ». L’objectif est que « les missions soient exercées conformément à ce que les citoyens sont en droit d’attendre de la Justice, et sans porter atteinte à la santé des personnels », terminent les professionnels.
Alix Drouillat
Après avoir étudié le journalisme trois ans à Toulouse, Alix fait désormais partie de l’équipe du Journal Toulousain en parallèle de son cursus à l’ESJ Pro de Montpellier.
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