Le secteur du BTP connaît un retour aux affaires en Haute-Garonne depuis le début de la semaine. Aujourd’hui, 100 % des chantiers locaux ont repris. Mais, dans ce contexte d’épidémie de Covid-19, une charte a été rédigée pour encadrer et soutenir financièrement les professionnels du bâtiment.
Le monde du BTP reprend petit à petit un rythme de croisière en Haute-Garonne et peut notamment compter sur l’appui de la commande publique. « Il y a 360 chantiers en cours. Ils seront terminés. Tout comme, par exemple, les 16 collèges déjà programmés d’ici quatre ans. Pour y parvenir, nous avons donc décider d’augmenter l’avance sur trésorerie de 30 à 60 % », annonçait Georges Méric, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, ce jeudi 28 mai à l’occasion de la signature d’une charte de bonnes pratiques sur les chantiers en cette période d’épidémie.
Objectif de ce document : « Redémarrer l’activité du BTP tout en garantissant la sécurité de tous », indiquent les signataires, collectivités et professionnels du secteur. Pour cela il a fallu « rédiger un guide sanitaire en association avec les ministères concernés, les syndicats et les fédérations professionnelles », explique Émile Noyer, le président départemental de la Fédération française du bâtiment. « Désormais, notre activité est en mode dégradé. Parmi les mesures figurant dans cette charte, il fallait réduire la présence de plusieurs entreprises simultanément sur un même chantier, pratique pourtant courante dans le secteur. Nous avons aussi modifié les chantiers pour respecter les normes de distanciation. Le nombre de point d’eau a été augmenté. De plus, nous procédons à des nettoyages plus fréquents. Enfin, des équipements sanitaires individuels (masques, gel hydroalcoolique, …) sont disponibles ».
Le surcoût engendré par ces mesures ne sera pas assuré par les seuls professionnels du BTP. « Celui lié au reconditionnement de l’environnement des chantiers sera assumé pour moitié par les entreprises et pour l’autre moitié par les maîtres d’ouvrage. La seconde source de surcoût est indirecte et englobe notamment les pertes d’exploitation. Mais il est pour l’instant difficile de les mesurer précisément. C’est pourquoi il est prévu de nous revoir en juillet puis en septembre pour évaluer ces montants », détaille encore Émile Noyer.
Afin de gérer la bonne application de ces mesures, des « messieurs Covid » seront par ailleurs désignés dans chaque entreprise. Ils pourront décider à tout moment « d’arrêter une tâche ou un chantier si toutes les mesures sanitaires ne sont pas respectées ».
Avec cette charte notamment, tout un secteur attend la reprise économique. « Nous notons déjà une perte d’activité de 15 % sur 2020, donc une perte de chiffre d’affaires », poursuit Émile Noyer. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, se veut rassurant vis à vis des travailleurs pour encourager cette relance : « Depuis 10 jours, aucune nouvelle hospitalisation liée au Covid-19 n’a été signalée au CHU de Toulouse. Il ne faut pas que les gens reviennent au travail la peur au ventre. »
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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