« Tout va très bien madame la Marquise » fredonnent régulièrement les dirigeants du Stade Toulousain, mais il semblerait que certains aient l’air mais pas la chanson. Nous révélions des tensions entre les dirigeants du club, vite réfutées par les intéressés, pourtant…
Dans notre édition #604, nous évoquions plusieurs témoignages attestant d’une mésentente entre le président du Stade Toulousain René Bouscatel et son manager général Guy Novès, qui démentaient à l’époque avec virulence, expliquant que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Pourtant, aujourd’hui, Guy Novès lance des petites piques bien senties et Eugène Passerat, ancien-président du conseil de surveillance de la SASP Stade Toulousain, depuis mardi, vient de porter plainte contre X pour « abus de pouvoir social et complicité au sein du club ». Même si les accusations ne mettent personne en cause, les sous-entendus restent révélateurs d’une ambiance délétère et tendue. Mais le Stade Toulousain, préfère, semble-t-il, laver son linge sale en famille.
En septembre dernier, nous nous interrogions déjà au sujet d’ une double guerre de succession, l’une pour le pouvoir, l’autre pour l’argent, qui divisait les Rouge et Noir en plusieurs clans. D’abord les potentielles velléités de Guy Novès à prendre les rênes du club. Ensuite la manne de la régie du Stade tenue d’une main de fer depuis 1994 par « A La Une », la société de Didier Lacroix, sur laquelle lorgnerait « Team one », la société de Vincent Clerc, gendre de Guy Novès. Nous avons tenté d’y voir plus clair, en demandant et obtenant une interview de René Bouscatel. Finalement, Didier Lacroix, Guy Novès et Grégory Lamboley, associé de Vincent Clerc, s’étaient joints au président, réunis comme une vraie famille pour faire passer un message enfin commun : « circulez, y a rien à voir !»
La question est donc posée mais, Guy Novès estime que je m’attaque là à ses filles : « vous me parlez de mon gendre, donc de ma fille ! Elle est médecin, et l’autre avocate et si vous commencez à me gonfler, je vais vous attaquer. Je ne suis pas patron ici et ce n’est pas moi qui fais le choix des sociétés qui travaillent pour le club ! » L’argument ayant été entendu, je reviens sur les rapports conflictuels entre eux. Les quatre hommes ont remué ciel et terre pour me démontrer la belle entente qui règne au Stade. René Bouscatel expliquant : « Nous avons développé une relation de confiance et d’amitié indéfectible depuis 22 ans ! » et Didier Lacroix jurant « pouvoir discuter avec Guy comme avec n’importe quel autre confrère », pendant que Guy Novès confirmait : « j’ai d’excellentes relations avec Didier ». Les ennemis d’un jour deviennent les meilleurs amis lorsqu’il s’agit de défendre une cause commune : le Stade Toulousain. Car l’existence d’une relation idyllique entre les deux hommes ne convainc pas tout le monde : « Un groupe de personnes, dans lequel figure Didier Lacroix, souhaite se débarrasser de Guy, ils ne l’ont jamais caché » explique un actionnaire du club. Mais encore une fois, lorsque le sujet est abordé, le ton monte : « Vous avez eu une information, que vous avez le professionnalisme de venir vérifier. Nous sommes là pour en démentir l’intégralité. Si vous écrivez un article là-dessus […] il y aura réaction, je vous l’annonce d’ores et déjà», me lance René Bouscatel, précisant « qu’il ne s’agissait pas là d’une menace ». Mais au cas où je n’aurais pas saisi la nuance, Guy Novès s’est chargé de me la rappeler : « pour vous expliquer les choses ! Vous relancez un journal… mais si vous balancez ce genre de truc, vous pourrez rester dehors ! » « Continuez votre enquête » coupe René Bouscatel, « personne ne nous séparera !» Mais la menace pourrait ne pas venir de l’extérieur comme semblent le penser les dirigeants.
Commentaires
BL le 02/04/2025 à 14:55
Article délicieux.