Dans le cadre de son Green new deal, la région organise une Convention citoyenne pour l’Occitanie. Un groupe d’une centaine d’habitants tirés au sort sera chargé d’imaginer la région de demain : plus résiliente, juste et durable.
Dans le cadre du plan Green new deal, la région lance une Convention citoyenne pour l’Occitanie © Helene RessayreDans le sillage de la Convention citoyenne pour le climat organisée par le gouvernement, l’Occitanie a décidé de décliner cet outil de démocratie participative au niveau local. Cent habitants de la région, représentatifs de la diversité de la population, seront donc tirés au sort pour plancher sur l’ensemble des missions de la collectivité. « Ce projet permettra aux habitants de prendre pleinement part à l’élaboration du Green new deal, le plan régional de transformation et de développement. Les citoyens auront pour mandat de réfléchir aux transformations nécessaires pour changer de modèle et être plus résilients », présente Carole Delga, la présidente de la Région.
Celle-ci assure d’ailleurs que les membres de cette convention seront libres de travailler sur les sujets qu’ils souhaitent, dans la mesure où ceux-ci relèvent bien de la compétence de la collectivité. « On ne peut pas inventer et mettre en œuvre le monde d’après sans mobiliser et impliquer les gens », renchérit Armel Le Coz, cofondateur du réseau Démocratie ouverte, une association spécialisée dans l’innovation démocratique qui accompagnera tout le processus citoyen.
Pour constituer le panel de citoyen, la région s’est donc appuyée sur l’expertise de Démocratie ouverte qui a récemment été impliquée dans l’organisation de la convention nationale pour le climat. « Pour obtenir une assemblée qui soit le plus équilibrée et représentative possible, nous nous baserons sur des critères socio-économiques, de territoires, d’âges ou professionnels, tout en respectant la parité. L’objectif est de réaliser une photographie de la région en miniature », assure Armel Le Coz. Le tirage au sort débutera dès la semaine prochaine et durera un mois. Les travaux de la convention, eux, ne commenceront qu’à partir de septembre.
Une fois le groupe des 100 citoyens occitans établi, ces derniers seront appelés à prendre part à trois séances de travail réparties sur les mois de septembre et novembre. Au total, les tirés au sort seront mobilisés pendant sept jours. Deux sessions de trois jours pour des débats et des rencontres avec des experts et une journée finale de restitution. « Chaque personne qui participera recevra une indemnité, comme c’est l’usage lorsqu’on est convoqué à un jury d’assises », précise Carole Delga qui assure qu’afin d’en préserver l’indépendance, aucun élu ne fera partie de la convention. Par ailleurs, un comité de pilotage et trois garants seront chargés de veiller au bon déroulement des échanges et à la régularité de la votation sur laquelle débouchera ce travail.
Outre les séances d’échanges et de débat, les personnes tirées au sort auront la possibilité d’auditionner des spécialistes de différents sujets ainsi que des membres des instances consultatives locales. Ils pourront, par exemple, recueillir l’avis du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), du parlement de la Mer et de la montagne ou de techniciens et d’agents de la collectivité, afin de mieux cerner ses enjeux. « C’est grâce à ce processus délibératif et à la rencontre avec les experts que les citoyens peuvent, petit à petit, se forger une opinion et formuler des propositions », défend Armel Le Coz.
L’ensemble des préconisations issues de ce groupe de travail sera ensuite soumis à une votation citoyenne planifiée entre la fin octobre et le début novembre. Enfin, ultime étape de ce projet de démocratie participative, les recommandations retenues viendront enrichir la version définitive du Green new deal. Ce plan fera finalement l’objet d’une délibération lors d’une assemblée plénière, au mois de novembre. Ce sera donc aux membres du Conseil régional de se positionner, en dernière instance, sur la mise en œuvre des propositions de ses administrés.
Commentaires
Toulousain174 le 22/02/2025 à 18:48
Vu le parti pris de la convention citoyenne, son coaching par des activistes écologistes et des politiques (le tout sans contradicteurs bien sûr), on peut sérieusement s'interroger sur la conception de la démocratie de "Démocratie ouverte"; les faits ne correspondent pas à ce qui est annoncé. Leur conception ressemble plus à de la politique partisane avec une once de validation citoyenne pour la communication, avant imposition sans discussion de mesures extrémistes. Vous n'en avez pas assez de gaspiller l'argent public, l'argent de nos impôts?