SECOURISME – À Toulouse, la “clinique” du Docteur Sneaker permet aux aficionados de la basket de sauver leurs vieilles paires en les faisant nettoyer, restaurer et customiser. Un concept que les fondateurs vont exporter à Paris en septembre.
// Léia Hoarau
Blouses blanches, négatoscope, pied à sérum, seringue,… David Mensah et son équipe sont bien équipés. Et pourtant, ils ne travaillent pas dans un hôpital, mais… dans une cordonnerie.
David Mensah, Mickaël Ajavon et Ludovic Itier, les “docteurs sneaker”, se présentent comme des « passionnés de la basket ». L’idée de leur magasin est simple : il suffit de leur apporter de vieilles baskets usées, décolorées ou que l’on souhaite transformer. Après un diagnostic personnalisé, chaque paire est ‘’hospitalisée’’pendant environ 5 jours, et au retour du client, elle est comme neuve.
Le concept de Docteur Sneaker a débuté dans l’appartement de David Mensah en 2014. Les trois amis se sont formés eux-mêmes aux techniques de restauration et de peinture de sneakers. Leur méthode ? L’expérimentation : « On testait les produits sur chaque matière, pour voir comment ça évoluait, si ça se craquelait, etc. En fonction du résultat, on gardait la technique ou on la changeait ». Les trois fondateurs ont ainsi réussi à développer leurs compétences particulières dans un domaine non exploité par les cordonniers “classiques”, avec, en bonus, un service de customisation artistique.
De quoi ravir les personnes amoureuses de leurs vieilles chaussures, ou ceux qui ne souhaitent pas investir dans une nouvelle paire. Comme le rappelle Mickaël Ajavon, l’intérêt est avant tout économique : « Au lieu de racheter une paire de sneakers neuves, qui coûte environ 100 euros, Docteur Sneaker les restaure à partir de 40 euros. Cela évite de jeter des chaussures offertes ou des éditions limitées. D’autant que généralement, les gens ont un lien affectif envers leurs sneakers. »
« On aimerait ouvrir plusieurs boutiques en Espagne, en Angleterre, dans l’esprit d’une chaîne »
En juin dernier, les trois amis ont ouvert leur premier atelier en centre-ville de Toulouse. Avec une deuxième boutique à Paris, dont le lancement est prévu en septembre, les trois “docteurs” souhaitent démocratiser le concept de restauration-customisation. Selon eux, les sneakers ne sont pas de simples chaussures : ces accessoires de mode « définissent la personnalité de la personne qui les porte ».
Leur objectif est aussi de s’exporter : « En France, le concept est encore tout nouveau alors qu’il est déjà très présent aux États-Unis, Le pays de la basket. L’intérêt pour nous, c’est de se nationaliser puis de s’internationaliser. On aimerait ouvrir plusieurs boutiques en Espagne, en Angleterre, dans l’esprit d’une chaîne ».
Et pour ce faire, Docteur Sneaker pense bénéficier d’un plus : sa french touch. « Dans ce domaine, aucun commerce français ne s’exporte. On espère apporter un petit côté exotique au marché. »
Au-delà de la restauration et de la peinture, les trois fondateurs envisagent également de se former à la “cordonnerie poussée” et à l’ultra-personnalisation. Ces deux techniques leur permettront de modifier la base même des chaussures, comme de remplacer le tissu par du croco, ou d’y ajouter les franges en cuir fabriquées par Frange’in31, une start-up toulousaine partenaire. En attendant, plus de raison de mettre ses sneakers à la poubelle.
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Informations pratiques :
Atelier Docteur Sneaker à Toulouse
16 Rue Maurice-Fonvieille, Passage Saint-Jérôme
06.37.56.62.94
www.docteursneaker.fr
Atelier Docteur Sneaker à Paris (ouverture en septembre)
Quartier Étienne Marcel – Châtelet-les-Halles
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