Depuis plusieurs mois, le refuge de la SPA de Toulouse est saturé : il accueille toujours plus de chiens ou de chats abandonnés et le nombre d’adoptions est en baisse. La direction refuse de pratiquer l’euthanasie pour ces animaux sans maître.
Les 400 places disponibles au refuge de la SPA de Toulouse sont toutes occupées par des chiens et des chats abandonnés. « Nous sommes à saturation », confirme Anne-Marie Aubert la directrice. Au point que, le nombre de familles d’accueil étant réduit, les 17 salariés de l’antenne toulousaine de la SPA se dévouent pour garder, chez eux, des animaux amenés au refuge par la fourrière ou des particuliers. Entre janvier et mai dernier, 280 chiens et chats sont entrés dans le site, contre 227 sur la même période de 2020.
L’augmentation la plus forte concerne les chats, particulièrement depuis le début de leur période de naissance, en mai. « Leur prolifération est due à la négligence de certains propriétaires qui pensent qu’il n’est pas nécessaire de les stériliser ou de les identifier. Par exemple parce qu’ils habitent en appartement. Mais les chat trouvent toujours un moyen pour s’échapper. Et il se perdent. C’est ainsi que l’on se retrouve avec de nombreuses portées de chatons sans maître, chaque été », rapporte Anne-Marie Aubert. Celle-ci constate également qu’avec la crise sanitaire, « les gens pensent davantage à eux, car ils ont subi un vrai choc psychologique. Ils souhaitent partir en vacances sans contrainte, quitte à abandonner leurs animaux. Pourtant, on trouve toujours une solution pour les faire garder ».
Parallèlement, le nombre d’adoptions enregistré par la SPA de Toulouse a chuté de 30 % depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Et pour faire face à la surpopulation au sein du refuge, ses responsables refusent de procéder à des euthanasies. « Cette pratique ne doit concerner que les animaux dangereux », plaide la directrice. Elle espère que la situation s’améliore à la rentrée, notamment à l’occasion d’un grand week-end d’adoption qu’elle souhaite organiser pour la Saint-François d’Assise, le patron chrétien des animaux. Le refuge ne bénéficiant pas de subvention, il fera appel à ses partenaires habituels, des grandes surfaces, une chaîne de parapharmacies ou une marque d’aliments pour animaux. « Nous avons des chiens et chats extraordinaires. En les adoptant, vous leur sauvez la vie ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires