Chaque semaine, deux personnalités s’affrontent dans nos colonnes sur une question donnée. En l’occurrence : « Le projet Val Tolosa est-il un danger ou une opportunité pour le territoire ? »
Jean-Louis Cesses / Membre du bureau à l’UDI 31 et chef de file de l’opposition à la Salvetat-Saint-Gilles
« Ce projet a été initié par le Parti socialiste local et il ne fait pas l’unanimité en son sein. Une guerre ouverte a même éclaté entre les ténors du PS. A mon goût, l’énergie et l’argent qui ont été dépensés à soutenir ou contester ce projet depuis son lancement en 1990, sont du gâchis ! L’erreur du PS aura été de ne pas consulter la population et ainsi de ne pas faire fonctionner la démocratie, d’où les réactions négatives envers Val Tolosa aujourd’hui. Quant à moi, je reste pragmatique ! Ce nouveau centre commercial permettra de créer 5 000 emplois sur le site (2 000 dans l’hypermarché et 3 000 sur le chantier de construction), ce qui n’est pas négligeable et de développer un parc de panneaux photovoltaïques qui alimentera 5 000 foyers. De plus, la nature n’aime pas le vide : s’opposer à un projet est une chose, proposer une alternative en est une autre et j’avoue être inquiet de celles qui pourraient émaner des membres de l’association « Non aux Portes de Gascogne ». Je soutiens donc ce projet et sais que la majorité de la population aussi puisque Louis Escoula, défenseur de Val Tolosa, a été réélu à la mairie de Plaisance-du-Touch… Mais je reste conscient des problèmes qu’il pose. »
Jutta Dumas / Présidente du collectif « Non à Val Tolosa – Portes de Gascogne »
« Interrogeons-nous ! Est-il opportun de créer un énième méga centre commercial dans une métropole déjà suréquipée depuis longtemps ? Est-il indispensable de créer un pôle d’attraction commerciale et de loisirs où ce dernier se résume au simple acte d’achat d’un produit consommable, entretenant ainsi le modèle dépassé de la surconsommation, voué à la disparition selon tous les experts ? Est-il nécessaire de créer un lieu de rassemblement de masse, accessible quasi exclusivement en voiture, qui doit générer une fréquentation d’un million de visiteurs par an ? Ou encore de créer une menace et un profond déséquilibre pour les commerces de proximité ? Est-il judicieux de créer l’illusion de générer des milliers d’emplois nouveaux alors qu’une grande partie de ces emplois ne sera qu’un transfert d’un commerce déjà existant vers le nouveau ? Peut-on provoquer la destruction inévitable d’emplois existants et préservés difficilement dans le commerce indépendant au nom de la sacrosainte concurrence ? Est-il prudent de gaspiller 350 millions d’euros pour tant d’inutilités quand tant de réels besoins restent à satisfaire ? Le danger ? Se lamenter quand il sera trop tard. Quant à nous, nous continuerons à nous opposer à ce projet tant qu’il en est encore temps. »
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteurActualités en continu - Politique
Commentaires