Président du Conseil départemental, Georges Méric présentait aujourd’hui, mercredi 6 mai, les mesures de déconfinement en Haute-Garonne concernant les services sociaux, les chantiers publics en cours et la réouverture des collèges. Très réservé sur cette dernière, il assure toutefois que tout sera fait pour que les 96 établissements accueillent les élèves le 18 mai. Georges Méric, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne © Conseil départemental 31
Manque de concertation, précipitation, improvisation… Georges Méric, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, n’a pas épargné le gouvernement et l’Etat au moment d’évoquer le plan de déconfinement de sa collectivité et en particulier la réouverture des collèges. « Je suis très réservé sur cette rentrée, marquée par de nombreuses incertitudes, comme cette notion de volontariat qui va à l’encontre des principes de l’école républicaine. Pourquoi rouvrir alors que les élèves n’auront à priori qu’un ou deux jours de cours par semaine ? De même, s’il ne s’agira pas de poursuivre le programme, nous n’avons aucune information sur le contenu pédagogique qui doit guider ce retour en classes », s’inquiète Georges Méric.
Pour autant, il affirme que tout sera fait pour que les 96 collèges du département accueillent les élèves le 18 mai et pour appliquer le protocole de sécurité sanitaire de 52 pages envoyé par l’Etat, qui ne va pas sans poser de problèmes. « Nous avons effectué des mesures dans les salles standard et pour respecter les distances d’un mètre, ce ne sont pas 15 élèves par classe que nous pouvons accueillir mais entre sept et neuf, soit un quart des effectifs. Idem pour la restauration. Quant au transport scolaire, il faudrait neutraliser trois fauteuils sur quatre et non pas un sur deux, comme recommandé. J’ai écrit au préfet pour l’alerter de ces contraintes, j’attends sa réponse d’ici le 18 mai », précise Georges Méric.
En ce qui concerne les services sociaux, compétences principales du Département, le déconfinement va consister en un retour progressif à la normale. Le 11 mai, les 30 Maisons des solidarités (MDS) vont d’abord se redéployer à travers un accueil téléphonique, avant une ouverture physique des lieux sur rendez-vous à partir du mois de juin. Le calendrier est le même pour la Protection maternelle et infantile (PMI) dont cinq sites continuaient à assurer des consultations durant le confinement. « De manière générale, 25% des effectifs du département seront sur le pont le 11 mai et nous passerons à 50% en juin », précise Georges Méric.
Autres changements pour la Haute-Garonne à partir du 11 mai, les chantiers de travaux publics, suspendus jusque-là par la collectivité, pourront redémarrer. « Nous sommes en train de négocier avec les différentes fédérations pour trouver des accord sur les surcoûts liés aux mesures de distanciation. C’est en bonne voie », assure l’élu. Certains chantiers, comme ceux des collèges de Noé, Escalquens et l’Isle-en-Dodon seront de fait livrés avec un peu de retard.
Dans le domaine culturel, la Galerie 3.1 à Toulouse, le Musée de la résistance et de la déportation, le Musée de l’aurignacien à Aurignac et les Archives départementales pourront à nouveau accueillir du public à partir du mois de juin (dates à confirmer). En revanche, le festival 31 notes d’été est annulé mais le Département travaille à l’organisation de concerts en ligne depuis le Pavillon République.
Le président de la Haute-Garonne a également fait le point sur le plan d’urgence mis en place le 16 mars dernier. Depuis cette date, 25 000 bons solidaires ont été distribués à des familles en difficulté sous la forme de chèques de 150 euros et le Département reçoit encore 900 demandes par jours. 437 tablettes numériques ont été distribuées à des collégiens de REP (Réseau d’éducation prioritaire) et REP+. Et 43 enfants ont été accueillis dans le lieu spécifiquement dédié aux enfants en danger, ouvert à Mondonville.
Quant au fonds d’urgence, celui destiné aux acteurs de la vie associative, doté de 2 millions d’euros, il a fait l’objet de 500 dossiers traités à ce jour et de 500 nouvelles demandes en cours, pour lesquelles 1 million d’euros supplémentaire a été dégagé. Un autre fonds de 3,7 millions d’euros a été mis en place pour soutenir les artisans, les petits commerces, les travailleurs indépendants, les autoentrepreneurs… Enfin, une nouvelle aide sera déployée dans les jours qui viennent pour soutenir les acteurs du tourisme et des loisirs de proximité.
Rappelant son souhait de voir l’État permettre aux départements qui le souhaitent d’expérimenter le revenu universel de base pour préparer un monde d’après plus inclusif et solidaire, Georges Méric s’est enfin montré rassurant sur le budget du Conseil départemental : « Nous constatons 100 millions d’euros de recettes fiscales en moins pour 2020. Les deux prochaines années seront difficiles mais pas insurmontables. »
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