Malgré les nombreuses annulations d’événements, une offre est bien prévue cet été pour garder les enfants, la mairie et les centres de loisirs de la région le garantissent. Mais les places seront plus rares.
CC jean-louis Zimmermann-Flickr« Nous avons rempli les inscriptions en deux jours, avec plus de 5 000 appels », explique Djillali Lahiani, adjoint au maire de Toulouse chargé des centres de vacances et de loisirs. Face à la demande, la collectivité s’organise. Mais reste tributaire des décisions à l’échelle nationale. « Nous attendons avec impatience la réunion qui aura lieu entre le 2 et le 6 juin avec le direction régionale du ministère.» Pour l’instant, le nombre de places ouvertes a été calculé à « 50% des capacités à cause du virus », selon l’élu. Et il pourrait bien en rester ainsi du côté de la mairie, même si le ministère venait à autoriser un taux de remplissage plus élevé.
Contrecoup de cette mesure sanitaire, la collectivité n’a actuellement plus de places disponibles dans les structures publiques et espère la mobilisation des associations pour relever le défi. « Nous comptons beaucoup sur les 43 associations agréées de la zone pour nous aider à répondre à la demande », reprend Djillali Lahiani, qui espère aussi pouvoir augmenter son nombre de place de 20% par le biais de minis séjours ou de séjours supplémentaires. « Habituellement notre offre permet d’accueillir 18 000 à 20 000 enfants, privé et public confondus », détaille l’adjoint au maire. Si tous les organismes locaux suivent les recommandations de la mairie, l’offre totale devrait donc tomber en dessous des 10 000 places et pousser les ménages les plus aisés à regarder du côté des séjours spécialisés hors de la région. Ce qui n’empêche pas la mairie de rechercher quelque 1 000 animateurs pour l’été, rien que dans le secteur public.
Pour les associations et organismes privés, l’été s’annonce encore plus difficile. Là aussi, des taux d’accueil plus faibles sont prévus selon Benjamin Duc, responsable de la communication du TUC Vacances : « Nous tablons sur 40%. En revanche, les colonies sont annulées.» Et cela impacte logiquement l’offre de l’organisme, l’un des principaux acteurs privés de séjours et centres de loisirs de la région. « Habituellement, nous accueillons 1 000 enfants par été. Cette année, ce sera 400 maximum.» De plus, les structures privées font face à un besoin de rentabilité, là où la mairie a pour mission d’organiser des colonies sociales. Mais cet été, l’objectif ne sera pas de dégager un bénéfice poursuit Benjamin Duc. « Nous allons organiser des vacances, mais uniquement pour entretenir le lien avec nos clients. Nous ne serons pas rentables.»
Côté parents, la grosse inquiétude concerne l’aspect sanitaire de ces séjours. «Si le ministère de la Jeunesse et des Sports nous dit que tous les enfants doivent porter un masque, nous le ferons. Aujourd’hui, la règle fixe le port du masque obligatoire pour les plus de 10 ans», détaille Djillali Lahiani. Au-delà de limiter l’accueil des enfants à 50% de ses capacités, la mairie a également fait le choix d’annuler ses séjours à l’étranger et en Corse. La question des transports, fréquents en colonies, a aussi été étudiée : « Nous appliquerons la règle du “un siège vide, un siège rempli” dans les bus.» La mairie veut aussi former ses animateurs à un “plan sanitaire” qui fera partie du plan sécurité déjà mis en place depuis plusieurs années. Pour les organismes privés et associatifs, des mesures seront prises pour cet été, assure Benjamin Duc. Mais la feuille de route n’a pas pu être entièrement dressée pour l’instant étant donné que « la majorité des salariés sont au chômage partiel ». Les prochaines annonces du 2 juin et des jours qui suivent pourraient être décisives.
Rémy Gaubert
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