Ils sont 526 189 élèves à avoir fait leur rentrée scolaire ce lundi dans l’académie de Toulouse. Un moment hautement symbolique souvent marqué par des réformes et des changements.
Cette année, le gouvernement a introduit, entre autres, deux mesures phares : l’instauration d’évaluations en début d’année pour les élèves de CP et de 6e et le dédoublement des classes de CP en réseau d’éducation prioritaire (REP+). Objectif affiché par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer : que tous les élèves de CP aient intégré les « savoirs fondamentaux », lire, écrire, compter et respecter autrui. Mais pas de réforme en profondeur.
Pourtant, les évaluations internationales comme l’étude Pisa, qui mesure, tous les trois ans, les connaissances et compétences des élèves de 15 ans, ne placent pas la France parmi les pays les plus performants.« Le système français est moyennement efficace et très peu équitable », souligne André Tricot, formateur à l’École supérieure du professorat et de l’éducation, et spécialiste des apprentissages.
Améliorer le système éducatif français passe-t-il donc par apprendre autrement ? Toulouse voit, comme ailleurs, se développer des établissements scolaires indépendants de l’Éducation nationale, c’est-à-dire hors contrat. Parmi eux, plusieurs mettent en avant des pédagogies présentées comme alternatives : Montessori, Steiner, écoles démocratiques voir infographie. C’est par exemple le cas de l’École à l’envers à Verfeil, ouverte en février dernier, de l’école La Boétie, ouverte à la rentrée à Toulouse et qui s’inspire du modèle éducatif finlandais, de l’école maternelle bilingue Montessori à Grenade, ou de l’école Fourio, à Launac, dédiée aux élèves de primaire qui souffrent notamment de dyslexie. Difficile de connaître avec précision l’ampleur de ce phénomène, le rectorat n’ayant pas indiqué de chiffres à ce sujet.
La question ne manque pas d’agacer Jean-Philippe Gadier, cosecrétaire départemental du SNUipp-FSU de la Haute-Garonne, syndicat majoritaire dans l’enseignement primaire. « Certains établissements privés mettent en avant des pédagogies Freinet et Montessori, qui sont en réalité très anciennes. Aujourd’hui, un enseignant de l’Éducation nationale dispose de toute latitude pour utiliser l’éventail de méthodes pédagogiques qu’il souhaite. Et de nombreux établissements publics se lancent dans des expérimentations. Comme l’école Calas-Dupont, à Toulouse, qui a mis en place un apprentissage par cycle plutôt que par classe d’âge ».
Pour Jean-Philippe Gadier, l’enjeu est davantage de soutenir les enseignants désireux de se former et de diversifier leurs pratiques éducatives. « Aujourd’hui, si les enseignants peuvent profiter d’un jour de formation continue dans l’année, c’est déjà bien, alors qu’il y a trente ans, ils pouvaient facilement obtenir une quinzaine de jours de formation continue », souligne le délégué syndical. Par comparaison, à Singapour, les enseignants ont l’obligation de suivre chaque année 100 heures de formation professionnelle. Et la cité-État trône dans le haut du classement Pisa.
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