AIRBAG – Les ponts de mai sont placés sous le signe des contrôles routiers. Mais avant le volet répressif, la prévention est très diversifiée et commence dès l’enfance. Pour trouver le levier qui réussira à sensibiliser chaque usager.
// Par Charline Poullain
©DRCirculation dense, repas arrosés… Les ponts de mai sont accidentogènes. La préfecture a frappé fort avec huit gros contrôles journaliers en Haute-Garonne. Car 22 personnes ont perdu la vie sur les routes du département depuis janvier. Soit huit de plus que l’an dernier.
Aux contrôles s’ajoutent une campagne radio et la distribution de 11 000 flyers à Muret, Saint-Gaudens et Toulouse. En ligne de mire : le portable au volant. « On cherche à trouver ce qui impacte les gens », explique François Sillion, coordinateur sécurité routière à la Direction départementale des territoires. L’une des pistes est de « territorialiser les messages ». En mettant, par exemple, la Garonne ou la rocade en toile de fond pour que les usagers se sentent concernés.
Le covoiturage aurait également « une vertu de responsabilisation ». D’après une étude TNS Sofres de 2015, pour BlaBlaCar et la MAIF, près de 60% des conducteurs en covoiturage font plus souvent des pauses et respectent la vitesse. L’État reconnaît son utilité, mais laisse son application à l’initiative des entreprises et des particuliers.
« L’efficacité de la prévention est très difficile à évaluer »
Le volet préventif commence dès l’école. Les collégiens obtiennent ensuite une attestation et les lycéens ont un module obligatoire avec des témoignages de jeunes accidentés. « Nous voulons montrer qu’un accident est toujours la conséquence de l’accumulation de plusieurs facteurs et que l’on peut agir dessus », explique le directeur régional de l’association Prévention routière Occitanie, Bernard Ladevèze.
De plus en plus d’entreprises demandent à l’association des sessions pour leurs salariés. Abordant les facteurs risque (alcool, stupéfiants, téléphone, somnolence…) et un sérieux volet pratique avec voiture tonneau, simulateurs et crash test. « C’est assez impressionnant de voir le choc à petite vitesse de 12 km/heure » poursuit-il. C’est le cas, entre autres, de la SNCF, Orange, Airbus et de services de l’État dans le secteur toulousain. Mais aussi de collectivités, d’universités, de manifestations… Les clubs seniors « sont plutôt attirés par une batterie de tests », avec visiomètre, réactiomètre et remise à jour du code de la route, en mettant l’accent sur les nouveaux panneaux.
« On sait que chaque cible est sensible à des messages différents », souligne Christophe Ramond, directeur des études pour la Prévention routière. Ainsi, un clip choc ou teinté d’humour noir sera beaucoup partagé par les jeunes sur les réseaux sociaux. La voiture tonneau, elle, marque : « C’est une expérience, on va se rappeler toute sa vie que la ceinture protège ». Des actions très difficiles à évaluer, « mais le nombre de tués sur les routes a baissé de 75 % en quarante ans. Il y a bien une évolution des comportements », conclut Christophe Ramond.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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