Après que la CGT ait dénoncé le fait que 5 membres de la direction bénéficient de la prime majorée de 1500 euros accordées aux soignants, le directeur du CHU de Toulouse s’est expliqué sur la manière dont s’est faite la répartition.
© Laura Benmeradi (Archives – JT)Alors que l’heure est au bilan de l’épidémie de coronavirus du côté du CHU de Toulouse, un sujet fâche plus que les autres, celui de la prime exceptionnelle accordée aux soignants. En effet, contrairement aux zones rouges (les plus touchées par le coronavirus) où l’ensemble des personnels touche une prime majorée de 1500 euros, à Toulouse cette majoration ne peut s’appliquer au maximum qu’à 40% des effectifs. Le reste du personnel bénéficie, lui, d’une prime de 500 euros à condition d’avoir été présent au minimum 30 jours entre le 1er mars et le 30 avril.
« Nous avons mis en place une grande concertation pour déterminer les critères de répartition de cette majoration », explique Marc Penaud, directeur du CHU de Toulouse. Or, ces critères sont loin de faire l’unanimité. Les représentants de la CGT ont notamment dénoncé le fait que des membres de la direction (dont le DRH, son adjointe et le directeur des soins de l’organisme) bénéficient des 1500 euros. Un scandale pour le syndicat qui évoque une « prime à la tête du client ».
Selon le décret gouvernemental, sur les 15 350 membres du personnels du CHU, 12 940 ont droit à une prime. 8508 touchent 500 euros et 4432 reçoivent 1500 euros. Parmi ceux-là, 78,5% sont des soignants, 15% des personnels techniques, 6,4% des des personnels administratifs et 0,1% des membres de la direction, soit en effet cinq personnes. Une décision assumée par Marc Penaud : « J’ai souhaité reconnaître l’action particulière de ces cinq personnes qui se sont montrées particulièrement disponibles durant la crise. Sans eux, nous n’aurions jamais pu nous organiser aussi rapidement et efficacement ».
Pour l’emblématique patron du Samu 31, Vincent Bounes, c’est l’idée de base qui est, selon ses propres termes, « foireuse » : « accorder une majoration à 40% des gens, cela veut dire que 60% ne l’ont pas. Tout le monde a mouillé la chemise, il n’y a pas lieu d’opposer direction et personnel soignant. Donner 1000 euros à tout le monde aurait été bien mieux », assure-t-il.
Quant aux éventuelles erreurs portant sur certains cas individuels, Marc Penaud assure qu’une régularisation aura lieu en juillet. Enfin, le directeur ajoute que de nombreux médecins ont décidé de reverser leur prime à une association humanitaire ou au fonds de dotation à but non lucratif du CHU, l’Institut Saint-Jacques.
La rédaction
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