Ce jeudi 23 juillet, le conseil de Toulouse Métropole a dressé le bilan de ses comptes administratifs et envisagé l’avenir financier de la collectivité. Avec plus ou moins d’optimisme.
©Toulouse Métropole« L’épargne nette de Toulouse Métropole est à un niveau confortable et permettra d’absorber le choc de la crise liée au Covid-19 », prédit le vice-président en charge des finances Sacha Briand. Lors de la présentation des comptes administratifs de Toulouse Métropole pour l’exercice 2019, le grand argentier de la collectivité s’est réjoui de sa capacité d’autofinancement et s’est félicité du maintien de taux d’intérêt bas — « Nous en profitons au maximum » — qui limitent le montant annuel de la dette à rembourser. Tout en affirmant « assumer clairement la stratégie d’augmentation » de cette dernière, qui a doublé en cinq ans, pour dépasser aujourd’hui le milliard d’euros. Au-delà du satisfecit, Sacha Briand prévient d’une probable baisse des recettes liées à la fiscalité des entreprises en 2021 et 2022, notamment du fait de la mise en place des dispositifs d’exonération de redevance ou de loyer, afin de soutenir l’activité locale.
Bien qu’elle salue « ces chiffres qui paraissent excellents » et qu’elle approuvera les comptes de l’exercice 2019, la maire socialiste de Colomiers Karine Traval-Michelet signale qu’elle ne délivrera pas pour autant un blanc-seing à la majorité : « Nous resterons vigilants à ce que la baisse des charges de fonctionnement ne se traduise pas en baisse des services publics ». Elle se demande également « s’il n’est pas trop tôt pour dire que les comptes de la Métropole tiendront le choc » et propose la tenue d’un séminaire dédié à la question des finances. Ce qu’approuve le maire de Blagnac divers gauche Joseph Carles : « Ce serait l’occasion d’élaborer une stratégie de crise et d’actualiser nos prospectives financières au fur et à mesure. Que se passera-t-il lorsque nos capacités d’absorption seront épuisées ? »
Une question que se pose aussi le communiste Pierre Lacaze, qui doute que « la majorité puisse répondre aux besoins de la population ». Il estime qu’il faudra « reprendre les discussions avec l’État sur les dotations. C’est lui qui devra abonder », pour pallier la chute des recettes de la collectivité. D’autant que celle-ci pourrait être vertigineuse, à en croire le maire divers gauche de l’Union Marc Péré. Il insiste notamment « sur le versement mobilité des entreprises, une manne de 280 millions d’euros qui finance en grande partie Tisseo ». En effet, cette contribution locale des employeurs indéxée sur la masse salariale des entreprises pourrait fondre comme neige au soleil avec la multiplication des plans sociaux. Marc Péré conclut en regrettant que les conseillers métropolitains ne soient pas directement élus et « qu’ils n’aient donc aucun compte à rendre, alors que Toulouse Métropole capte 60 % de la fiscalité locale. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires