Robert Ménard et François Bousquet, tous les deux proches des mouvements d’extrême droite, étaient les invités d’une conférence sur le courage en politique, organisée par le Cercle des Capitouls, ce mercredi 12 février à Toulouse. Le Loft, société de location de la salle où s’est tenu l’événement, dit ne pas avoir été mise au courant du caractère politique du rendez-vous et envisage de porter plainte.
Affiche de la conférence organisée par le Cercle des Capitouls © Cercle des CapitoulsRobert Ménard, le maire de Béziers et François Bousquet, un journaliste et essayiste, étaient les invités d’une conférence prévue le mercredi 12 février à Toulouse. Cet événement, organisé par le Cercle des Capitouls, une association proche de l’extrême droite qui propose des conférences d’intervenants qu’ils qualifient de hors-système, devait se tenir à la salle Osète. Suite à un malentendu administratif, celle-ci a dû être reprogrammée dans les locaux de Loft, une société spécialisée dans la location d’espaces événementiels du quartier Saint-Georges. Une soirée à laquelle Robert Ménard n’a finalement pas assisté et qui a été perturbée par des militants antifascistes.
Une soirée mouvementée qui n’a pas plu aux propriétaires du lieu et qui ont déclaré ne pas avoir été mis au courant de la nature politique de l’événement. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, ces derniers se disent « très mécontents » de la situation et se désolidarisent des propos qui y ont été tenus. « Notre société de location qui gère le Loft, rue Paul Meriel à Toulouse a été contactée le 11 février par monsieur Nicolas Boutin pour une location en urgence de notre espace suite à une annulation. Monsieur Boutin nous a présenté son événement comme une rencontre d’entreprises pour 40 personnes », regrette donc l’équipe du Loft. Une déclaration partiellement démentie par le principal intéressé, Nicolas Boutin, l’un des dirigeants du Cercle des Capitouls. Celui-ci reconnaît que la transaction s’est faite dans l’urgence, mais affirme avoir précisé à la société qu’il s’agissait d’une conférence et avoir mentionné le nom des intervenants. « Nous avons justement choisi cette salle pour sa jauge. Nous les avons avertis que nous attendions 200 personnes et que la police était prévenue », explique-t-il.
Par ailleurs, les propriétaires du Loft jugent contraire à ses valeurs les propos tenus dans cette conférence et les condamnent fermement. « À 19h30, nous avons été informés de la supercherie, il s’agissait d’une réunion des amis de Robert Ménard et du FN. Nous avons assisté, impuissant à ce déballage raciste, homophobe », écrit ainsi l’équipe sur sa page Facebook avant de rappeler qu’ils ont récemment organisé des expositions avec des structures de défense des droits et des personnes LGBTQI+ comme l’association Be Art Toulouse et Le Refuge. Le loft déclare donc se réserver le droit de porter plainte et s’engage à verser « la somme de 600 euros, le prix de la location (…), à ces deux associations ». De son côté, Nicolas Boutin envisage également un recours en justice pour diffusion de données personnelles, suite à la publication d’une photographie du chèque qu’il a émis, sur les réseaux sociaux. Sur l’image partagée, seule son adresse ayant été masquée, les numéros de compte restent visibles.
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