Alors que certains s’accordent à dire que le confinement a eu un impact très favorable sur l’activité des abeilles et donc la production de miel en Occitanie, les syndicats apicoles réfutent cette hypothèse. Selon eux, c’est avant tout la météo qu’il faut remercier.
Ces dernier mois, la production de miel a augmenté significativement. Pourtant, le confinement n’y est pour rien selon les apiculteurs.Les premières récoltes de miel sont plutôt de bon augure pour les apiculteurs d’Occitanie. Après deux saisons noires, il semblerait que l’activité des butineuses ait augmenté. « La nature reprend ses droits » a été l’une des phrases les plus répétées durant la quarantaine. Mais le confinement a-t-il vraiment favorisé la production de miel en Occitanie ? Pour Vincent Thierry, vice-président du syndicat de l’apiculture méridionale (SAM), la réponse est non. « Selon moi, les bonnes récoltes du printemps n’ont aucun lien avec le confinement », affirme-t-il. « Certes, le fait que les herbes n’aient pas été fauchées a dû aider un peu mais cela dépend essentiellement de raisons météorologiques. » Selon lui, un hiver doux et un printemps assez précoce auraient été particulièrement propices à la production de miel. En somme, coronavirus ou pas, si la météo est favorable, le miel sera là.
S’il est tentant de penser que le ralentissement de l’activité humaine ait impacté l’activité des abeilles, l’amalgame reste hasardeux. « Ces deux événements n’ont pas de rapport de causalité et cela serait une erreur d’affirmer le contraire », insiste l’apiculteur. Bien que l’on ne puisse pas encore établir une véritable comparaison à ce stade des récoltes, Vincent Thierry reconnaît que cette saison s’annonce plus gratifiante que les deux précédentes.
Si les premières récoltes s’annoncent sous de bons auspices, Vincent Thierry reste prudent quant à l‘arrivée de grosses vagues de chaleur: « On ne sait absolument pas ce qu’il va se passer dans les prochains mois, il ne faut pas crier victoire trop vite. » En effet, lors des périodes de canicule, les abeilles sont dans l’incapacité de stocker du miel, la température d’une ruche devant être maintenue autour des 35 °C. La sécheresse oblige les colonies à consommer tout ce qu’elles avaient glané et les butineuses passent leur temps à chercher de l’eau pour rafraîchir les ruches. A cela, il faut ajouter le risque de la fonte des cires due aux fortes chaleurs.
« Si on connaît une canicule comme l’an dernier, cela va être catastrophique et beaucoup d’apiculteurs en souffriraient. » Entre un printemps frais et pluvieux et un été caniculaire, le climat a été sans pitié pour les abeilles et leur miel les années précédentes. Il y a quelques mois, la crainte d’une pénurie de miel planait encore sur la région Occitanie, l’une des plus grandes régions apicoles de France. Les apiculteurs restent donc vigilants.
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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