Risque de surendettement et choix d’investissements, la troisième ligne de métro s’est encore invitée dans les débats lors de la présentation du budget primitif 2020, ce jeudi 21 novembre 2019, au conseil de Toulouse Métropole.
Le Conseil de la métropole a voté le budget primitif 2020 © B.Aïach« Tous les éléments sont au vert », se félicite Sacha Briand, vice-président de Toulouse Métropole en charge des finances lors de la présentation du budget primitif 2020 devant le conseil métropolitain ce jeudi 21 novembre. Un document qui fixe les grandes lignes de la gestion économique de la collectivité. Pour l’année à venir, ce budget s’établit, tous éléments confondus, à 1,88 milliard d’euros, répartis en 800 millions d’euros de dépenses de fonctionnement et 1 milliard d’euros alloués à l’investissement.
Ce montant constitue une baisse de 4,8% par rapport à 2019, en raison d’un ralentissement des investissements. Une situation logique « en fin de mandat », pour Claude Raynal, président du groupe socialiste. De son côté, Pierre Cohen, du groupe Génération-s, socialisme et écologie, voit dans cette répartition « un culte de l’investissement qui s’accompagne d’une volonté d’affaiblir les services publics ».
Dans le détail, ce sont les aménagements dédiés aux déplacements qui pèsent le plus lourd dans les comptes de la collectivité. Ils représentent en effet 36 %, soit 113,6 millions d’euros, des investissements prévus. En revanche, l’habitat et la cohésion sociale n’héritent que de 7 % de ce budget et la culture se contente de 3 %, soit 11,8 millions d’euros.
Les principaux chantiers, si l’on y inclut le Grand parc Garonne et ses 7,91 millions d’euros, concentrent un investissement de 45,2 millions d’euros. Parmi les grands travaux, le parc des expositions coûtera encore 29,6 millions à la collectivité, le projet de rénovation du quartier Marengo, Toulouse Euro-Sud-Ouest (Teso), sera doté de 6,78 millions et les Ramblas recueilleront 2,9 millions d’euros.
« Ce budget primitif est en parfaite cohérence avec la trajectoire définie en 2015 », se félicite Sacha Briand. Notamment en matière d’épargne puisque les projections de début de mandat tablaient sur 31 millions d’euros. Une valeur légèrement dépassée puisque celle-ci s’élève à 33 millions. « Et encore, nous nous appuyons sur une prévision de recettes relativement prudente », ajoute l’élu qui évoque des « perspectives saines et stables de capacité de financement et d’investissement ». Celui-ci se félicite notamment de présenter un projet conforme au cadre défini par la contractualisation de l’évolution des dépenses publiques. Un accord signé avec l’État qui engageait la métropole à limiter ses dépenses de fonctionnement.
Ces garanties ne rassurent pas l’opposition. Claude Raynal a notamment interpellé la majorité sur les risques de surendettement liés à la construction de la troisième ligne de métro. La dette, atteignant 1,2 milliard d’euros d’ici la fin de l’année, porterait à huit ans la capacité de désendettement de la collectivité. « Soit une année de plus qu’en 2019 », s’inquiète Marc Péré, dont le groupe Métropole citoyenne, a voté contre ce budget, à l’instar du groupe communiste et du mouvement Génération.s. Le groupe socialiste s’étant abstenu. « Critiquer le niveau de la dette implique de préciser à quels investissements ou services il faut renoncer », relève Jean-Luc Moudenc.
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