L’intensification de la circulation du coronavirus commence à produire ses effets au CHU de Toulouse qui se joint à l’appel général lancé à la population par l’ensemble des acteurs de la santé.
Le nombre de patients hospitalisés au CHU de Toulouse à cause du coronavirus a doublé en 15 jours © Laura Benmeradi (Archives – JT)
En 15 jours, le nombre de patients hospitalisés en lien avec le coronavirus a doublé au CHU de Toulouse. Ils sont à ce jour 93 à être pris en charge dans les différents sites toulousains, dont 26 en réanimation. Un afflux qui a poussé le CHU a déclencher le plan « Hôpital en tension », qui se traduit notamment par la déprogrammation, au cas par cas, d’interventions non urgentes afin de libérer des lits. « À l’inverse de la première vague, pendant laquelle nous avions suspendu une grande partie de nos activités habituelles, là nous devons gérer la recrudescence de patients Covid tout en maintenant une activité quasi normale », explique Marc Penaud, directeur du CHU.
Une tâche toutefois facilitée par l’amélioration des soins et de la prise en charge. « De fait, nous observons un raccourcissement des durées d’hospitalisation par rapport au printemps dernier qui nous permet de mieux absorber l’arrivée de patients », assure Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses et tropicales. En revanche, le profil des patients, lui, ne change pas par rapport à la première vague. Ainsi parmi les personnes hospitalisées, la plupart ont entre 55 et 70 ans, sont en surpoids et les trois quart sont des hommes. « Par rapport à la première vague, nous arrivons en outre, à déterminer beaucoup plus facilement l’origine des contaminations qui sont clairement aujourd’hui liées aux relations familiales et aux cercles proches », fait remarquer Béatrice Riu-Poulenc, chef de service en réanimation.
Face à ce constat, l’ensemble des acteurs de la santé de Toulouse et du département (CHU, hôpitaux privés, l’Union régionale des professionnels de santé, l’Agence régionale de santé, le Conseil départemental de l’Ordre des médecins…) ont tenu à adresser, en marge du point presse propre au CHU, un message commun à la population. Face à l’intensification de la circulation du virus, ils en appellent une nouvelle fois à la responsabilité individuelle. En particulier dans la sphère privée et dans les lieux festifs. « Malgré la mobilisation et la coordination exceptionnelle des efforts de tous les professionnels de santé du territoire, si la population ne prend pas sa part à l’ouvrage, nous allons au devant de problèmes que nous n’arriverons pas à maîtriser », prévient ainsi Stéphane Oustric, président de l’Ordre des médecins en Haute-Garonne.
En ce qui concerne le dépistage, la situation est revenue à la normale au CHU de Toulouse. « La saturation des laboratoires est derrière nous », assure Jacques Izopet, chef de service du laboratoire de virologie. Plusieurs raisons à cela selon lui : la résolution des problèmes techniques et d’approvisionnement, la fin de “l’effet rentrée” qui a vu les étudiants se ruer massivement sur les drive ou encore le découragement des personnes non prioritaires face aux files d’attente. Les délais pour obtenir les résultats sont désormais de 24 à 48 heures pour les personnes prioritaires et de 48 à 72 heures pour les autres.
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