MOBILISATION. Réunies sous la bannière de l’appel du 26 mai, une vingtaine de structures culturelles locales font bloc derrière les intermittents pour soutenir le protocole d’accord sur l’assurance chômage. Un mouvement inédit dans le monde du spectacle toulousain.
Jeudi dernier, sur la scène du Sorano, se jouait une représentation pas comme les autres. Pour une fois, il ne s’agissait pas de théâtre : une vingtaine de structures culturelles de la métropole réunies pour soutenir le protocole d’accord sur l’assurance chômage des intermittents du spectacle via “l’appel du 26 mai”. « Le but était de montrer que les salariés permanents, dès fois considérés comme les privilégiés de la culture, sont solidaires des intermittents car sans eux, pas de vie culturelle », explique Michel Mathieu, directeur du Ring/Théâtre 2 l’Acte. Alors que ces dernières années, la coordination des intermittents (CIP) se retrouvait bien esseulée pour mener le combat, voici donc un soutien marquant tant par le nombre que par la diversité des signataires. « C’est tout à fait nouveau de voir des gros acteurs labellisés comme le TNT et Odyssud et des petits théâtres ou compagnies réunis autour d’une même cause, c’est dire la gravité de l’enjeu », souligne de son côté Patrick Fessart, du théâtre du Grand-Rond. L’accord négocié entre la CIP et les organisations syndicales du monde du spectacle est en effet jugé historique par l’ensemble des acteurs culturels. « C’est la première fois que des négociations avaient lieu au sein même de la branche culture et le texte qui en est sorti prévoit des économies tout en sécurisant les intermittents, des efforts ont été faits des deux côtés », poursuit Patrick Fessart.
« C’est une douche froide »
Mais si les acteurs culturels toulousains ont décidé de crier leur soutien à cet accord issu de longues années de travail, c’est aussi que le texte devait encore être validé par l’Unedic lors de négociations organisées cette fois au niveau interprofessionnel. Or, ce lundi, le Medef, la CFDT et la CFTC ont refusé de signer estimant les économies réalisées trop faibles. « C’est une douche froide. La CFDT notamment, a refusé ce que ses délégations de branche avaient négocié. On repart comme en 40 », se désole Michel Mathieu. Mardi, une manifestation était organisée en réaction devant la préfecture et une délégation a été reçue. Et si le gouvernement s’est engagé à mettre la main à la poche pour entériner rapidement l’accord, la méfiance est désormais de mise. « La saison des festivals arrive, ils veulent peut-être calmer les esprits mais de toute façon, ce n’est pas une solution à long terme, il suffirait que l’on change de gouvernement pour repartir à zéro », avance Patrick Fessart. Des assemblées générales se tiennent dans les différents lieux et les mails circulent désormais à tout va entre ces acteurs qui se croisent, travaillent ensemble pour certains, mais ne forment pas de grande famille. « Le fait d’être rassemblé nous a permis d’évoquer le climat général de la culture et de tirer la sonnette d’alarme sur le désengagement des collectivités, il y a une prise de conscience globale », conclut Michel Matthieu.
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