SENTENCE. La commission d’enquête ayant terminé ses investigations quant à l’utilité publique de la restructuration du Stade Arnauné, elle a rendu son rapport : « Avis défavorable ».
La rénovation du stade Arnauné ne fait pas que des heureux. Depuis le dévoilement du projet final par la mairie de Toulouse, les riverains mécontents se sont organisés en collectif pour empêcher son aboutissement. Le bras de fer s’était donc engagé entre la municipalité et le Toulouse Olympique XIII (utilisateur du stade) d’un côté et certains habitants du quartier des Minimes de l’autre. Les premiers défendant un projet ambitieux de démolition puis reconstruction du site à plus grande ampleur, les second tentant de préserver la tranquillité de leur zone de résidence. D’envergure, les travaux du stade ont été chiffrés à 13 millions d’euros pour une capacité de près de 9 000 spectateurs, ce qui rend obligatoire une enquête publique, attendue par tous. Pour le commissaire enquêteur, « le projet va indubitablement créer des nuisances très graves aux riverains et au quartier en général, et sa fréquentation par un public de près de 10 000 personnes est un risque sérieux pour l’ordre, la tranquillité et la salubrité publiques. » De plus, ce dernier s’interroge « sur le choix de vouloir construire un stade d’envergure (qu’il faudra bien rentabiliser en l’ouvrant à d’autres manifestations sportives ou à des spectacles) dans un quartier très ancien, alors qu’il est intensément imbriqué dans l’urbanisation. »
« Le projet va indubitablement créer des nuisances très graves aux riverains »
Si le collectif « Non au futur Stade Arnauné-Minimes » se réjouit des conclusions du rapport, le TO XIII tient à rappeler que ce dernier « comporte de nombreuses erreurs, notamment les fréquentations estimées, le nombre de matchs, de fausses dates et un surprenant apriori quant à une concurrence du Stade Toulousain. » De son côté, la mairie précise que le projet « figure dans les documents d’urbanisme depuis plus de 10 ans » sans soulever de problème et prend acte, tout en refusant, des propositions alternatives dont les stades Struxiano et montané émises par la commission d’enquête au motif que « la délocalisation du TO XIII ne correspond pas à l’ancrage historique du club dans le quartier des Minimes. » Au regard de ces conclusions, le collectif de riverains, conforté par le rapport, demande à Jean-Luc Moudenc d’abandonner purement et simplement le projet d’agrandissement en l’état. L’avis de la commission n’étant que consultatif, il marque tout de même un coup d’arrêt dans l’avancée du projet. Un comité de pilotage doit se réunir ce jeudi 10 septembre, pour décider de la poursuite, la refonte ou l’abandon de la rénovation. Quant à l’adjointe à la vie sportive de la mairie de Toulouse, Laurence Arribagé, elle continue à défendre la pertinence du projet. Les habitants, eux, demandent à être consultés si le projet venait à se modifier.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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