L’alimentation bio a su tirer son épingle du jeu pendant le confinement. Dans une étude du cabinet international Nielsen publiée en avril dernier, on y apprenait que les denrées issues de l’agriculture biologique ont connu une hausse significative des ventes, dans les hypermarchés comme dans les circuits courts. Pour autant, à l’heure du déconfinement, cet engouement pour le bio s’estompe déjà.
Le 11 mai dernier, aux prémices du déconfinement, le site Bioalaune indiquait que « selon une étude réalisée par l’institut de sondage OpinionWay, les Français étaient alors nombreux à privilégier les produits locaux (45%), made in France (39%) ou encore bio (29%) ». Mais à entendre les professionnels du secteur, les nouvelles habitudes adoptées par les consommateurs pendant le confinement semblent déjà oubliées.
« La fréquentation a baissé, nous reprenons un rythme normal. » Voilà le constat que pose Basile, employé du magasin AuBio Acardie à Blagnac. Le bio a connu des semaines fastes alors que les Français étaient enfermés chez eux et limitaient les déplacements au strict nécessaire. « Pendant le confinement, nous avons multiplié le chiffre d’affaires par deux, voire par trois. Il y avait la queue jusqu’en dehors du magasin, le panier moyen avait augmenté. Mais nous sommes revenus sur des chiffres standards », ajoute le commerçant. « Chez nous, la fréquentation n’avait pas forcément explosé donc sur cet aspect-là, pas de grande variance », indique de son côté Claire Lenglet, responsable de l’enseigne Biocoop Le Perget à Colomiers. Dans ce magasin, c’est à la caisse que les différences se font le plus sentir : « En revanche, les caddies étaient bien plus remplis que d’habitude, le panier a été multiplié par deux. Le rayon des fruits et légumes avait été dévalisé, la farine et les œufs aussi », constate la gérante.
Même son de cloche du côté de Bio C Bon en centre-ville de Toulouse dont la responsable, Sarah, donne l’une des clés de cette baisse significative. « Les gens prenaient le temps de cuisiner, temps qu’ils n’ont plus aujourd’hui. Ils reviennent vers des produits plus conventionnels. La fréquentation est donc moindre.»
L’engouement pour le bio avait pourtant été très significatif pendant le confinement. Selon une étude du cabinet Nielsen. Lors de la semaine du 15 mars, une hausse de l’achat de provisions avait été remarquée : +40% pour les produits dits “conventionnels” et +63% pour le bio. Si les ventes ont légèrement baissé les semaines suivantes, l’écart, lui, ne s’est que peu resserré, preuve supplémentaire que le bio avait trouvé une place de choix dans le caddie des Français pendant le confinement.
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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