Avec plus de sorties de patients en bonne santé que d’admissions de malades atteints du Covid-19, le CHU de Toulouse constate que la courbe épidémique est aujourd’hui sur un plateau descendant. Une situation encore insuffisante pour envisager un déconfinement général.
Hôpital Toulouse – Purpan © Laura Benmeradi (Archives)Depuis le début de semaine, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse constate que la courbe épidémique du Covid-19 est sur un plateau descendant. Une phase où le nombre de sorties de patients en bonne santé dépasse le nombre de malades admis dans ses services. Ainsi, ce vendredi 10 avril, 157 personnes sont encore hospitalisées au CHU, dont 52 au sein du service de réanimation, contre 176 il y a deux jours. Depuis hier, seulement trois cas de Covid ont été pris en charge par l’hôpital. « Ces chiffres confirment l’importance et l’extrême utilité du confinement », souligne Marc Penaud, directeur général du CHU de Toulouse.
Malgré les 17 décès recensés depuis le début de la crise sanitaire, ce sont tout de même 197 personnes qui ont maintenant pu rentrer chez elles. Une note d’optimisme qui ne doit pas se traduire par un relâchement des mesures de protection. « Il faut rappeler que nous sommes encore en période de confinement et que c’est cela qui sauve des vies. La sortie de ce dispositif devra être assortie, en temps voulu, du respect des gestes barrières et de mesures complémentaires pour éviter un rebond et une deuxième vague », insiste Marc Penaud.
Toutefois, pour se préparer dès aujourd’hui à cette hypothèse, le CHU de Toulouse travaille a augmenter ses capacités de dépistage. Avec l’objectif de pouvoir réaliser plusieurs milliers de tests quotidiens. « Le principal obstacle est d’ordre humain. Il faudra du personnel pour réaliser les prélèvements. D’autre part, il faudra veiller à ne pas concentrer les personnes sur les lieux de tests, notamment à l’hôpital, à un moment où la distanciation sociale sera encore une priorité », explique-t-il.
Au niveau des thérapeutiques mises en place, le directeur général du CHU se refuse à tirer des conclusions sur des échantillons qu’il juge trop faible. « Nous avons eu un cas d’insuffisance cardiaque lié à la prise de plaquenil (hydroxychloroquine) qui a été déclaré au centre de pharmacovigilence », précise toutefois Béatrice Riu, responsable du service de réanimation polyvalente de Purpan.
Pour le moment, le CHU de Toulouse participe activement à l’essai clinique Discovery, qui permet de tester en double aveugle des traitements contre le Covid-19. Notamment l’hydroxychloroquine, le remdesivir, le lopinavir/ritonavir associé à l’interferon-beta. Une dizaine de patients son concernés par ces essais. Certains traitements, comme le lopinavir ou l’hydroxychloroquine, sont également utilisé, au cas par cas, à titre purement thérapeutique.
Afin d’affronter la crise qui menace les Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les services de santé ont mis un place une plateforme dédiée. Celle-ci se compose d’une ligne d’appel directe qui permet de répondre aux questions des soignants, ainsi que d’équipes mobiles chargées d’intervenir directement sur les lieux de résidence. Des binômes d’infirmières sont chargés d’effectuer des dépistages à chaque fois qu’une contamination est suspectée. Celles-ci sont ainsi intervenues dans 47 Ehpad du département et ont pu diagnostiquer 138 personnes positives. Un chiffre qui témoigne d’une augmentation des cas. Au total, 14 établissements sont touchés par l’épidémie.
Si la lutte contre le Covid-19 mobilise les personnels soignants à un niveau exceptionnel, ces derniers alertent également sur la nécessité d’assurer la continuité des autres soins. Surtout dans les cas de pathologies graves ou chroniques. « Nous avons des patients qui arrivent une dizaine de jours après avoir eu un AVC ou un infarctus. Cela complique fortement la prise en charge », déplore Vincent Bounes, chef de service du Samu 31. En effet, que ce soit pour ne pas surcharger les hôpitaux ou par peur d’être elles-mêmes contaminées, trop de personnes hésitent à consulter. « Le CHU a mis en place des modalités de prise en charge sécurisées pour les patients souffrants d’autres pathologies que le Covid-19. Les personnes qui ont un problème grave doivent appeler le 15 ou leur médecin. C’est seulement ce dernier qui peut juger de la nécessité d’une hospitalisation », rappelle-t-il.
Par ailleurs, certaines pathologies sont induites ou aggravées par la crise sanitaire. « Nous constatons une souffrance liée au confinement au sein de la population. Dans l’unité de déchoquage, nous avons du prendre en charge des décompensations de maladies psychiques, des cas urgents liés à l’alcoolisme, des intoxication aux médicaments psychotropes ou des femmes victimes de violences », détaille Béatrice Riu.
Article mis à jour le 14 avril à 14h50
Commentaires
Travel2leisure le 12/03/2025 à 19:24
Lorsque votre etat de sante ne requiert plus votre maintien dans l'etablissement, la sortie est prononcee sur avis medical. Avant de partir, n'oubliez pas de vous presenter au guichet unique ou bureau des entrees pour signaler votre sortie. Il vous sera remis les bulletins de situation dont vous avez besoin pour justifier de votre hospitalisation. Le paiement des frais restant a votre charge pourra egalemet vous etre demande.