Taux d’incidence ou de positivité, nombre d’admissions à l’hôpital ou en service de réanimation : les indicateurs du Covid-19 repartent à la hausse en Occitanie. « Une situation inquiétante », selon l’Agence régionale de santé.
Les derniers chiffres de l’Agence régionale de santé Occitanie (ARS) montrent une forte reprise de la circulation du Covid-19. 1400 personnes sont dépistées positives chaque jour dans la région, alors qu’elles n’étaient que 800 avant Noël. Le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées dans une population donnée, a doublé en deux semaines. Et le taux de positivité, soit le pourcentage de cas positifs par rapport au nombre de tests, est passé dans le même temps de 4,3% à 6,3%. « Cette augmentation de la plupart des indicateurs est à la fois forte, régulière et homogène. Toutes les tranches d’âge sont concernées », précise Pierre Ricordeau, le directeur général de l’ARS.
Avec une quinzaine de jours de décalage, cette remontée se confirme au sein des établissements hospitaliers occitans. Le flux des nouvelles admissions y est passé de 300 par jour au début du mois de décembre, son point bas, à 500 par jour la semaine dernière. À titre de comparaison, un pic de 1300 admissions par jour avait été atteint au début du deuxième confinement. « La pente est légèrement moins forte pour les admissions en réanimation, mais la tendance est très clairement à la hausse », fait remarquer Pierre Ricordeau. De 65 avant les fêtes, leur nombre est passé à 95 par jour, pour un pic de plus de 250 à la fin du mois d’octobre. La situation se dégrade également dans les Ehpad, dont le nombre de cas confirmés est passé de 300 à 400 par semaine. Le nombre des décès est, quant à lui, stable, autour de 80 par semaine en Occitanie.
Quatre occitans sont porteurs avérés du variant « anglais » du coronavirus. Deux sont domiciliés en Haute-Garonne et deux autres dans l’Hérault. Les malades sont isolés à leur domicile « et leur état de santé n’est pas inquiétant », rapporte Pierre Ricordeau. Ils font l’objet d’une attention toute particulière : « Dès lors qu’un cas est soupçonné d’être lié à ce variant, nous renforçons notre dispositif de tracing et la vérification du respect de l’isolement ». D’autres prélèvements suspects sont en cours d’investigation, notamment au sein du laboratoire de séquençage du CHU de Toulouse.
Dans ce contexte, la campagne de vaccination « peut avoir un impact immédiat sur l’évolution de l’épidémie », reconnaît le directeur général de l’ARS, qui constate « une très forte mobilisation et un grand engouement sur la région ». Sur les deux premières semaines, 42 000 personnes ont reçu une injection du vaccin Pfizer, dont 33 000 depuis le 11 janvier. Et pour la nouvelle phase débutant ce 18 janvier, qui concerne les personnes âgées de plus de 75 ans (elles sont 650 000 en Occitanie) et les personnes vulnérables, 118 centres devraient être déployés d’ici la fin de la semaine. 70 000 personnes ont déjà pris rendez-vous pour une première injection et 130 000 doses ont été reçues à ce jour. « Nous ajustons notre capacité vaccinale en fonction du nombre de nouvelles doses disponibles, soit en moyenne 50 000 supplémentaires par semaine. Le principe est de les utiliser dès qu’elles arrivent », conclut Pierre Ricordeau.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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