Face à l’épidémie de coronavirus COVID-19, le syndicat des biologistes, qui rassemble les laboratoires d’analyse médicale privés, a demandé aux autorités sanitaires de les autoriser plus largement à s’équiper pour effectuer des tests de dépistages. L’objectif étant de décharger les centres hospitaliers aujourd’hui débordés.
Les laboratoires de villes veulent multiplier les dépistages du COVID-19 © Belova59Le 7 mars 2020, un arrêté du ministère de la Santé autorisait le remboursement des tests de dépistage du COVID-19 aux personnes fragiles (femmes enceintes, professionnels de santé, etc.) ou présentant des signes cliniques. Mais le 19 mars dernier, le syndicat des biologistes, qui rassemble les laboratoires d’analyse médicale privés, interpellait les Agences régionales de santé (ARS) sur leurs difficultés à se procurer les réactifs indispensables à la réalisation du diagnostic. En effet, les ARS privilégient, pour le moment, l’approvisionnement des laboratoires des Centres hospitaliers universitaires (CHU).
Une situation qui inquiète Richard Fabre, le président des biologistes médicaux d’Occitanie. « Les CHU sont débordés par leur propre activité », rappelle-t-il avant de préciser que certains hôpitaux, comme à Montpellier, Rodez ou Saint-Gaudens, ont déjà pour habitude de faire appel aux laboratoires privés. Le biologiste craint notamment que certaines ARS, comme c’est le cas en Aquitaine, ne persistent dans leur choix de réquisitionner les stocks. « Priver les laboratoires de ville, veut dire priver les hôpitaux qui s’adressent déjà à eux. Par notre activité de diagnostic, nous pouvons les décharger », assure le délégué régional du syndicat.
Si Richard Fabre se félicite de la bonne coopération avec les autorités sanitaires en Occitanie, il s’inquiète toutefois des risques de pénurie : « Il y a trois mois, ce virus n’existait pas. Les fournisseurs sont dépassés et ne proposent, pour l’instant, que des quantités très limitées de réactif. » Une situation qu’il s’attend à voir durer encore deux ou trois semaines, le temps que les industriels atteignent une cadence de production suffisante.
Avec 389 sites en Occitanie, dont 108 en Haute-Garonne, ce sont près de 150 000 tests quotidiens qui pourraient alors être effectués dans la région. « Aujourd’hui, nous ne dépassons pas 150 à 200 tests par jour et par laboratoire. Nous avons les moyens de doubler le rythme », estime Richard Fabre. Une capacité déterminante, selon lui, pour sortir de la crise sanitaire : « Nous nous dirigeons vers une stratégie de dépistage de masse dans les prochaines semaines. C’est le seul moyen d’éviter le confinement et de revenir à la normale ».
« Il est fondamental d’équiper tout le pays dès maintenant pour préparer demain, la sortie de la crise et la reprise du travail. Il faudra alors généraliser les tests pour éviter une recontamination », complète le docteur François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes. Pour l’heure, les laboratoires libéraux disposent d’une réserve leur permettant de tenir encore une semaine.
La rédaction
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