L’Agence régionale de santé (ARS) alerte sur la gravité de la situation sanitaire liée au Covid-19 en Occitanie. Elle appelle à un strict respect du confinement dans les jours qui viennent, une période cruciale dans l’évolution de l’épidémie.
« La situation est grave parce que le bilan humain ne cesse d’augmenter » alerte Pierre Ricordeau, le directeur général de l’Agence régionale de santé Occitanie. Selon les indicateurs de l’Insee qu’il présente, « la courbe des décès dans la région est très au-dessus de celle des années précédentes à la même période. Et cela va se poursuivre en novembre ». Au cours du dernier mois, 611 personnes ont succombé au Covid-19 en Occitanie. Et les pics d’activité du système de santé atteints lors du premier confinement son largement dépassés : il y a 80% d’hospitalisations en plus et 25% d’accueils en services de réanimation supplémentaires par rapport au mois d’avril dernier.
L’ARS dresse un bilan calamiteux de la semaine écoulée dans les Ehpad occitans. 72 signalements, 818 cas confirmés parmi les résidents, 428 parmi les personnels, 56 résidents hospitalisés et 63 décédés, dont les deux tiers à l’hôpital. Sur les 180 clusters qui ont été détectés dans des maisons de retraite depuis le déconfinement, près de 130 sont toujours actifs. « Nous lançons un appel aux renforts, pour recruter, au sein de ces établissements, des médecins, infirmiers, psychologues, agents d’entretien, cuisiniers ou aides-soignants », annonce Pierre Ricordeau.
Le directeur général de l’ARS pointe les projections de l’Institut Pasteur en Occitanie : « Il faut que le taux de reproduction du virus soit inférieur à 1 dans les prochains jours afin d’atteindre le pic de l’épidémie à la mi-novembre. S’il est supérieur, il n’y aura pas de baisse avant le mois de janvier ». C’est la raison pour laquelle, davantage encore qu’à son habitude, Pierre Ricordeau préconise un strict respect des gestes barrière et des mesures de confinement. « L’épidémie a atteint un tel niveau que la probabilité de croiser quelqu’un qui est positif et d’être soi-même contaminé est très forte », termine-t-il.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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