Face à l’explosion du nombre de cas de Covid et d’admission à l’hôpital, les services de réanimation anticipent une saturation qui interviendrait dès la mi-novembre, en Occitanie.
« Nous pouvons tenir encore trois semaines. » Voilà en substance le message qu’a fait passer Pierre Ricordeau, le directeur général de l’Agence régionale de santé Occitanie. Confrontés à une explosion des contaminations, notamment parmi les catégories de personnes de plus de 65 ans, les services hospitaliers anticipent une saturation des services de réanimation qui interviendrait d’ici trois semaines.
« La croissance des admissions de malades en réanimation va se poursuivre. Il est presque certain que nous atteindrons les 500 patients en soin critique à la mi-novembre », s’inquiète le responsable qui parle de « choc » pour le milieu hospitalier. Un seuil fatidique pour les services hospitaliers dont la capacité en réanimation a déjà été étendue à 551 places (au lieu de 469 en temps normal) et que 90 % de ces lits sont déjà occupés. Un tiers d’entre eux par des patients atteints de formes sévères de Covid.
Face à cette situation, l’ensemble des moyens et des personnels a été pleinement mobilisé. Parfois, au détriment d’autres services. La région a ainsi basculé au niveau 3 de mobilisation qui implique les premières déprogrammations de soins hors Covid. De même, certains personnels ont été transférés pour venir prêter main-forte dans les services concernés par le traitement de patients Covid. Le Gard, qui a commencé les transferts de patients vers des territoires moins touchés à même été passé en niveau 4 de mobilisation. Des évacuations effectuées de manière anticipée, pour accompagner la montée en charge des services, sans attendre que le système hospitalier atteigne ses limites.
« Avec le travail que nous faisons, nous pouvons tenir jusqu’à la mi-novembre. Nous allons essayer de repousser au maximum cette échéance, mais cela va être très difficile. Nous sommes au moment où des décisions doivent être prises afin de mettre en place dès aujourd’hui des mesures efficaces », rappelle Pierre Ricordeau qui espère donc un durcissement des restrictions sanitaires. D’autant plus que l’effet de telles mesures se traduit sur les courbes épidémiologiques avec une quinzaine de jours de retard. « Il faut casser les chaînes de contamination dès aujourd’hui, pour faire diminuer les hospitalisations », explique-t-il.
Outre des mesures de santé publique, Pierre Ricordeau lance un appel à la responsabilité des citoyens. « La population n’a pas encore pleinement pris conscience de la gravité de la situation. Celle-ci est pourtant extrêmement grave en Occitanie, mais aussi dans la plupart des régions françaises », rappelle le directeur général de l’ARS Occitanie qui rappelle l’importance des gestes barrière. « C’est un enjeu collectif et individuel pour casser les chaînes de contamination, inverser les courbes d’incidence et remettre le système sanitaire à l’endroit », défend-il avant d’ajouter : « Nos concitoyens doivent comprendre que tant que nous n’avons ni vaccin ni traitement, il faut s’habituer à vivre avec ce virus et à appliquer ces gestes barrière de manière continue. Nous devons réinventer notre manière de vivre. »
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